Les Tunisiens tiennent bon et ne comptent pas se laisser impressionner par la position du département d’Etat dans l’affaire Fahem Boukadous, «journaliste» inconnu au bataillon, condamné par la justice tunisienne.
A Carthage, l’incompréhension est totale. Comment le département d’Etat s’est-il fait piéger dans cette affaire-là, dit-on à Tunis ? L’exercice du journalisme en Tunisie, comme dans d’autres Etats de la région, est réglementé par les pouvoirs publics et personne ne peut agir contre la loi tunisienne en la matière. Alors dire que le torchon brûle aujourd’hui entre Washington et Tunis est un doux euphémisme. D’après un ancien diplomate tunisien installé à paris, «si le département d’Etat continue sa politique hostile envers les pays amis, il perdra ses appuis dans la région et la Tunisie est à cet effet un des rares pays qui a toujours été aux côtés des Etats-Unis».
Il faut dire que les positions du département d’Etat depuis quelques temps irritent fortement en Tunisie. «Les communiqués des affaires étrangères américaines ressemblent de plus en plus aux sorties de certaines organisations, imprécises et hâtives», s’exclame un responsable tunisien. Au Maghreb, si Hillary Clinton est particulièrement appréciée, les positions de son département commencent de plus en plus à faire jaser. A Tunis, il semblerait que l’on soit prêt à tourner la page de cet incident si « toutefois les autorités américaines reviennent à des sentiments plus amicaux et respectent les décisions souveraines du pays». La Tunisie ne peut permettre à aucun pays, fut-il la première puissance mondiale, de s’immiscer dans ses affaires internes. Les Tunisiens sont décidés et ils le font savoir. Affaire à suivre.