Alors que les Pays-Bas s’enfoncent dans une crise qui risque de leur faire perdre leur précieux triple AAA, que la France a clairement montré la montée en puissance de l’électorat d’extrême droite, et que l’Espagne et l’Italie sont au bord d’un plan de sauvetage massif, comment le Maghreb réagira-t-il sur le plan économique face au déclin inéluctable de l’Europe ? Pas encore sorti du « Printemps arabe », et pas encore en capacité de créer de la croissance, le Maghreb est sans conteste à la croisée de chemins, et il lui faut se déterminer. Ainsi, en Algérie, le « syndrome hollandais », connu également comme la malédiction du pétrole est en train de pénaliser durablement la libération de initiatives économiques, le pouvoir répondant à chaque crise sociale par une augmentation des subsides. Au Maroc, la flambée des cours des engrais phosphatés a permis une augmentation des rentrées issues de la vente de roche, créant aussi dans ce pays un « coussin de sécurité » artificiel autant que vulnérable. En Tunisie, la baisse du tourisme et du carnet de commande dans le textile a également montré que l’économie du pays est éminemment fragile. Comment donc surmonter ces défis en l’absence d’une classe politique capable de formuler autre chose que des discours populistes ou religieux ? C’est là une question qui conditionne l’avenir de la Méditerranée dans son ensemble, et à laquelle il faut apporter une réponse collective et pragmatique.
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