Le premier ministre koweïtien, cheikh Nasser al-Ahmad Al-Sabah, et le ministre de la Défense, cheikh Jaber al-Moubarak Al Sabah, ont dû faire marche arrière au dernier moment concernant la concrétisation du deal portant sur l’achat de 28 avions de combat de type « Rafale » de Dassault Aviation pour un montant d’environ 5 milliards de $.
Les émirs koweïtiens ont justifié cette décision par la présentation obligatoire du dossier au Diwan des comptes avant d’être par la suite discuté au niveau du Parlement. Cette rigueur pour le moins inattendue a pour objectif de sauver la face de l’Hexagone, alors que tout le monde sait que les achats d’armement font l’objet de procédures beaucoup plus opaques et de discussions feutrées. Les Koweïtiens ont dû reculer face aux pressions émanant de Washington, qui considère que tout ce qui touche aux forces aériennes dans les pays du CCG (Conseil de coopération du Golfe) doit rester dans le giron des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. C’est précisément pour cette raison que le responsable koweïtien s’est abstenu de commenter l’annonce de l’achat par son pays d’avions Rafales français par Nicolas Sarkozy lors d’une conférence de presse tenue à l’Elysée. Dans ce contexte, les Saoudiens auraient conseillé aux Français de chercher à vendre à leurs interlocuteurs du Golfe d’autres équipements de défense. La vente du « Rafale » à l’international est devenue un sujet de plaisanterie récurrent dans les cabinets ministériels français. Accusant dix ans de retard sur son programme originel, et vendu comme le seul avion « polyvalent » au monde, le « Rafale » finira probablement sa carrière sans aucune vente internationale, faisant perdre à la France plusieurs milliards d’Euros.