Figure de la classe politique aux commandes depuis la révolution de 2011, Rached Ghannouchi ne fait plus l’unanimité au sein du mouvement Ennahdha. Le fondateur du parti d’obédience islamique est aux yeux de nombreux dirigeants un symbole de tyrannie.
En effet, l’icône religieuse ne fait qu’à sa guise. Après avoir prôné une diplomatie parallèle sur les dossiers régionaux, au mépris du président de la République, Ghannouchi souhaite également éterniser sa mainmise sur son parti et ses institutions. Comment ? Le président du Parlement compte enfreindre l’article 31 du règlement intérieur de son mouvement pour briguer un troisième mandat à la tête d’Ennahdha.
Le leader islamiste défend son bilan et opte pour le déni pour arriver à ses fins, en dépit du manifeste signé par 100 responsables de son parti contre une éventuelle candidature. Une démarche synonyme de fractures au sein de la plus solide représentation politique en Tunisie.
A l’épreuve du pouvoir, Ennahdha a vu son poids électoral s’éroder au fil des années et des membres fondateurs contraint à quitter le navire. De Hamadi Jebali à Zied Laadhari en passant par Abdelhamid Jelassi ou encore Abdelatif Mekki, nombreux sont les dirigeants historiques à contester le règne du maître absolu.
Alors que certains dirigeants tentent de calmer le jeu et réconforter Ghannouchi, les voix des membres du Conseil de la choura, du bloc parlementaire et des dirigeants régionaux s’élèvent pour donner un nouveau souffle au mouvement. Pour Samir Dilou, “la loi doit être appliquée sans exception… Et la démocratie n’est possible que si les partis politiques soient démocratiques”.
Certes, Ghannouchi s’est souvent dit démocrate, mais, des paroles aux actes, long est le chemin. Le chef d’Ennahdha, qui veut se maintenir indéfiniment au poste de président, semble être atteint du syndrome d’hubris.
Pour l’heure, la situation au sein du mouvement est très tendue et un sort similaire à celui de Nidaa Tounes se faufile à l’horizon. Le 11ème congrès d’Ennahdha, prévu en décembre 2020 avec la participation de plus de 1 200 congressistes, se tiendra désormais sous haute tension.
« …Ghannouchi s’est souvent dit démocrate… ». Haha ha ! Quelle rigolade. Un « citoyen » qui se sert de la charia pour atteindre le sommet d’un état afin d’y mourir en khalife, le coran à la main avec les poches pleines ? Laissez-moi rire.