L’ancien ministre de l’Intérieur, le juge Farhat Rajihi – rapidement écarté par le premier ministre Béji Caïd Essebssi- serait tombé dans un piège qui lui aurait été tendu par les médias, a affirmé un proche de ce dernier à Maghreb-Intelligence.[onlypaid]
Rajihi est connu pour être « un grand bavard », raison pour laquelle il aurait d’ailleurs été remercié au bout d’un mois du ministère de l’Intérieur. On lui aurait ainsi fait croire que l’industriel Kamal Eltayef -incontournable homme d’influence du début de règne de Ben Ali- était derrière son éjection du ministère. Ceci aurait incité Rajihi à focaliser son intervention sur l’existence présumée d’un « gouvernement de l’ombre » dirigé par ce dernier. Or, Rajihi a commis une erreur en accusant Eltayef de toujours rouler pour la famille Ben Ali, puisqu’il est de notoriété publique que l’industriel était l’ennemi juré de Leila Ben Ali et de fait quasiment le seul en Tunisie à tenir tête au clan des Trabelsi durant les dix dernières années. Ancien faiseur de roi avec son frère Slahdine – qui lui est très proche des réseaux maçonniques français- Kamal Eltayef avait accordé il ya quatre ans une interview au quotidien français « Le Monde », jugée très critique à l’égard du régime et du clan des Trabelsi. Le soir même, il avait pris l’avion pour Tunis avant d’être arrêté, puis relâché quelques heures plus tard suite à une intervention de l’ambassade des Etats-Unis. Cette dernière aurait fait savoir à Zine El Abidine Ben Ali en personne qu’elle n’accepterait pas qu’on ne touche à « leur ami Kamal », l’un des hommes clés de l’arrivé de Ben Ali au pouvoir. Farhat Rajihi aurait tenté de présenter ses excuses à Kamal Eltayef et à Caïd Essebssi pour ses propos qui ont envenimé une situation déjà tendue, apprend-on de sources concordantes, dans la capitale Tunis. Le premier a opposé une fin de non-recevoir à cette initiative. Il a tenu cependant à multiplier les sorties médiatiques pour rappeler aux Tunisiens qu’il était un des rares et véritables opposants à l’ancien régime. Le premier ministre, quant à lui, a tenu à montrer qu’il était déterminé à traduire l’ancien ministre de l’Intérieur en Justice. Cela dit, d’après les observateurs, Kamal Eltayef sera un acteur incontournable de la prochaine élection présidentielle, et l’un des « faiseurs de rois » du prochain chef de l’Etat de la deuxième république tunisienne. [/onlypaid]
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