La colère populaire gronde en Tunisie où les protestations perdurent sous la répression. Pour y remédier, Hichem Mechichi, chef de gouvernement et ministre de l’Intérieur par intérim s’est donné une mission, réprimer toutes les manifestations, mêmes pacifiques.
À l’avenue Habib Bourguiba, un des symboles de la Révolution inachevée, la riposte des forces de l’ordre aux slogans “Travail, liberté, dignité nationale”, “La révolution viendra et l’injustice a une fin”, “Le peuple veut la chute du régime”, a été très violente, samedi. Le pensionnaire contesté de la Kasbah ressuscite, en effet, les pratiques dictatoriales : une présence policière renforcée, des coups de matraque, du gaz lacrymogène et des arrestations arbitraires pour contrer les révoltés en quête de survie et de justice sociale.
Des brutalités policières pointées du doigt par la ligue tunisienne des droits de l’homme. La LTDH énumère les bavures de Hichem Mechichi à la tête de l’institution sécuritaire : des descentes nocturnes pour arrêter les manifestants, des opérations de harcèlement contre des blogueurs et plusieurs peines “sévères” prononcées par certains tribunaux. Ces pratiques constituent, incontestablement, une sérieuse menace à la liberté d’expression, prônent l’impunité policière et rappellent le mode opératoire du régime déchu.
Dix ans après le départ de Ben Ali, la Tunisie est en proie à une crise institutionnelle, politique, économique et sociale, outre la crise sanitaire en croissance exponentielle. Tous les indicateurs sont au rouge: une récession historique du PIB de l’ordre de 6,8%, une dette extérieure record de 92 milliards de dinars, des sociétés publiques en faillite… Et les heurts nocturnes, en dépit du confinement et du couvre-feu en vigueur, révèlent une amertume collective et un mécontent général des politiques publiques post-révolution et du rendement du chef du gouvernement.
Arrivé à la Kasbah en septembre 2020, Hichem Mechichi brille par un faible rendement: un bras de fer permanent avec le président de la République, une gestion controversée des dossiers prioritaires et des liens douteux avec Ennahdha, Qalb Tounes et Al Karama. Tout comme ses prédécesseurs, il est un chef de gouvernement sous-tutelle, sans vision et incapable de présenter un projet solide pour répondre aux revendications populaires. Désormais, une nouvelle révolution serait en marche pour éjecter les figures de l’échec.
Heureusement, qu’il y a le havre de paix du Maroc où aucune manifestation ne vient troubler l’ordre établi, les voisins eux c’est l’anarchie, critiques, manifestations, barrages !!! Mais jusqu’à quand ???