Officiellement, le royaume du Maroc et l’Afrique du Sud n’ont plus de relations ou presque.
Officieusement, même si les Marocains n’ont pas d’atomes crochus avec la nouvelle génération de l’ANC, des liens ont été noués de part et d’autres pour tourner la page de Nkosazana Dlamini-Zuma, du nom de l’ancienne ministre des Affaires étrangères d’Afrique du Sud qui pendant une décennie amené la vie dure au Maroc. L’ancienne femme de Jacob Zuma, actuellement ministre de l’Intérieur, ne pouvait pas « sentir » le royaume. Elle s’opposait systématiquement à tout rapprochement avec le Maroc, en privilégiant l’axe Pretoria-Lagos-Alger. L’ex président Thabo Mbeki, intimidé par le caractère ombrageux de sa ministre s’alignait totalement sur sa politique.
Aujourd’hui, les choses ont semble-t-il changé. L’actuelle ministre des Affaires étrangères Maite Nkoana-Mashabane, même si elle a réitéré les positions de son prédécesseur, semble plus sous l’emprise de Jacob Zuma. Ce dernier se méfie beaucoup de l’axe Alger-Lagos qu’il voit plus comme des concurrents que comme des alliés. Le président sud-africain qui garde toujours beaucoup d’amis à Alger aurait été sensibilisé à la situation du Maroc par deux personnes qu’il tient en haute estime. Le premier est Mogan Tsvangirai, chef du gouvernement du Zimbabwe et familier des cercles du pouvoir au royaume. Le deuxième est Sol Kerzner, milliardaire sud-africain, auteur d’un gigantesque investissement au Maroc.
Les deux hommes se démènent afin d’organiser une rencontre de haut niveau entre les dirigeants des deux pays pour aplanir les différents et tourner la page. Un challenge très difficile à relever tellement le passif semble très lourd entre les deux pays.