Tripoli est entrée en ligne pour dissiper une brouille entre Bamako et Nouakchott.
La brouille est consécutive à l’intervention de commandos mauritaniens avec un appui logistique et de renseignement de l’armée française, le 22 juillet au nord du Mali, contre une supposée base de du réseau Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), pour libérer l’otage français, Michel Germaneau.
C’est le premier ministre libyen, El Baghdadi El Mahmoudi qui s’est chargé de la médiation en se rendant le samedi 7 août à Nouakchott, pour apaiser la tension côté mauritanien.
Pour mener à bien sa mission, El Mahmoudi s’est fait accompagner de grands connaisseurs des dossiers du Sahel comme El Ezheri El Medeni, secrétaire général du Regroupement des Etats du Sahara et du Sahel (SIN-SAD) et Joumaa Ibrahim Amer, secrétaire aux affaires africaines.
Les Libyens ne sont pas allés les mains vides. Ils ont débarqué à Nouakchott avec un don de 80 millions Us Dollars. Une donation qui servira à la construction d’un hôpital à Rosso (sud) et d’une université qui portera le nom du dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, à Kiffa (600 Km à l’est de Nouakchott).
Au lendemain de l’assaut franco-mauritanien, plusieurs voix se sont élevées au Mali pour dénoncer la violation de leurs frontières par les armées mauritanienne et française. La tension n’a cessé depuis lors, de monter entre les deux pays voisins. D’ailleurs l’Algérie elle aussi, même si elle ne le clame pas vertement, n’a pas trop apprécié l’implication de l’armée française dans la région du Sahel.
Par ailleurs, Alger et Nouakchott reprochent aux Maliens d’avoir libéré à la demande la France, quatre Djihadistes en échange d’un otage français détenu par les hommes armés d’Al-Qaïda.
Pour eux, cet échange équivalait à une soumission sans précédent aux exigences d’Al-Qaïda et pouvait encourager le terrorisme, le kidnapping dans le Sahel.
Les deux pays viennent par ailleurs, de boycotter une récente réunion à Bamako, des responsables des services de renseignements des pays du Sahel et d’autres pays voisins. Le Sahel donne l’impression actuellement d’être une bombe à retardement.