Tony Blair est rattrapé par les affaires. Entre sa fonction d’émissaire international pour le Proche Orient et ses occupations privées, du reste grassement rémunérées, l’ancien Premier ministre de Sa Majesté britannique se perd dans les conflits d’intérêts.
Tout a commencé avec les indiscrétions de Seif Al Islam Kadhafi. Ce dernier a affirmé que l’ancien Premier ministre britannique était un ami très proche du colonel Kadhafi et qu’il était devenu conseiller d’un fonds d’investissement libyen, qui brasse quelque 100 milliards de dollars.
S’ensuivirent des démentis indignés de Tony Blair, qui n’ont apparemment convaincu personne. D’abord, parce que l’étiquette de conseiller de l’Autorité Libyenne d’Investissement est certainement plus facile à faire passer que conseiller du gouvernement libyen tout court. Surtout au vu de l’impopularité de Tony Blair dans le monde arabe, après son aventure Irakienne en compagnie de son ami Bush.
Ensuite, Blair a gardé d’excellentes relations avec le déroutant dirigeant libyen. En tant que Premier ministre, il a joué un rôle dans la réhabilitation internationale de la Libye après un ruinant boycott de plusieurs années. En 2004, Blair s’est rendu en Libye et, depuis, il a réussi à entretenir des relations assez étroites avec les Kadhafi, père et fils. Un mois avant son départ du 10 Downing Street, en juin 2007, Blair s’est rendu une nouvelle fois en Libye et, au même moment, le géant pétrolier BP signait un contrat de 900 millions de dollars avec la société nationale libyenne du pétrole.
Après cette date, Blair s’est rendu à plusieurs reprises en Jamahiriya.
Les déclarations de Seif al-Islam ont réveillé d’autres démons. Des familles des victimes de l’attentat de Lockerbie, dans lequel 270 personnes avaient péri en décembre 1988, dans l’explosion en l’air d’un Boeing de la compagnie américaine Pan Am, ont taxé Blair de s’être mis à la table de gens qui ont «du sang sur les mains». Ils l’ont même accusé d’avoir contribué à la libération, en août dernier, du Libyen Abdelbasset Ali Al Migrahi, condamné pour son rôle dans cet attentat.
Là encore, Blair s’est défendu de toute son énergie. Ali Al Migrahi, atteint d’un cancer, a été relaxé pour des raisons présentées comme purement humanitaires, les médecins ne lui ayant donné que quelques mois à vivre.
Mais Seif al-Islam a enfoncé le clou. Pour lui, la libération d’Al Migrahi était «toujours sur la table» dans les négociations pour la livraison de Pétrole et de Gaz à la Grande-Bretagne.
Accablé, Tony Blair se voit attaqué de toutes parts, jusque dans son propre parti, où l’on demande qu’il mette fin à son activité de «Globe-trotter».