C’est comme un rituel qui dure depuis 2011. Des bombardiers et des drones israéliens survolent en rase motte, tard dans la nuit ou à l’aube, la capitale Damas et ses faubourgs, larguant leurs bombes sur des objectifs précis-souvent des casernes du hezbollah ou de milices iraniennes-, et rebroussent chemin tranquillement vers leurs bases dans l’Etat hébreu. La DCA et les missiles sol-air syriens sont rarement efficaces et les radars n’arrivent pas à anticiper les attaques. Même le système S-300 livrés à la Syrie depuis 2018 se révèlent incapables de stopper les raids meurtriers israéliens.
Si la défense aérienne du président Bachar Al-Assad semble en panne face aux bombardiers de Tel-Aviv, il n’est pas de même pour la Russie qui maintient en Syrie une présence militaire conséquente. Fortement impliquées sur le terrain, les forces russes jouissent d’une très bonne couverture anti-aérienne. Certaines sources évoquent la présence même des redoutables batteries 6-400 Triumph. Pourquoi alors les Russes ne les activent jamais contre les Israéliens ?
Des diplomates occidentaux en poste à Beyrouth pensent que les Russes ne voient pas d’un bon œil la très forte présence des milices iraniennes et du hezbollah en Syrie. « Le président Al-Assad tente de jouer les Russes contre les Iraniens et vice-versa. C’est la seule façon pour lui de demeurer indispensable, alors que Moscou ne serait pas défavorable à l’arrivée au pouvoir d’un nouveau leader de l’intérieur même du régime », explique un ancien ambassadeur russe reconverti aujourd’hui dans le consulting.
Alors existe-t-il un feu vert donné par l’armée russe aux avions israéliens pour harceler les Iraniens et les milices qui tournent dans leur giron afin de les pousser sinon à quitter la Syrie, du moins à réduire notablement leur présence ? Si pour le moment aucune réponse claire ne peut être apportée, il y a des indices qui laissent apparaître un ras-le-bol chez les diplomates russes de l’intransigeance du pouvoir d’Al-Assad.
Pour Moscou, la corruption et le népotisme qui frappent le régime de Bachar Al-Asad et sa famille sont un frein à tout début de solution politique. Un avis qui n’est pas partagé par Téhéran, dont certains éminents dirigeants notamment au sein des Gardiens de la révolution, se sont enrichis grâce à la guerre civile syrienne. Une situation qui pourrait pousser Vladimir Poutine à trancher en faveur d’une alternance au sein même du régime en place à Damas.
« Pour Moscou, la corruption et le népotisme »
c’est un gag, venant de la russie…