Les capitales mondiales retiennent leur souffle en suivant le toboggan vertigineux dans lequel s’est engouffrée la succession dynastique en Arabie Saoudite, après la mort en l’espace de 7 mois de deux prétendants au trône, Sultan et Nayef.[onlypaid]
Le soudain décès à Genève, des suites d’un cancer, du prince Nayef Ben Abdelaziz, relance les inquiétudes. Surtout qu’il était pendant 40 ans au cœur du pouvoir à Riyad et comptait parmi les hommes forts de l’Arabie Saoudite. Le roi Abdallah au pouvoir depuis 2005, va lui aussi très mal. A l’âge de 89 ans, le serviteur des lieux saints souffre du dos et ne travaille pas plus de 3 heures par jour. D’après des sources médicales américaines, le roi ne peut plus sortir ni se mettre debout pour plus de quelques minutes de suite. Et ce n’est pas uniquement l’état de santé du roi qui inquiète. Celui du nouveau prince hériter, Salmane Ben Abdelaziz, âgé de 78 ans, n’est pas rassurant du tout, d’après les mêmes sources. En 2010, il s’est fait opérer de la colonne vertébrale aux Etats-Unis. Il a également eu un AVC. Depuis, il serait dans l’incapacité de bouger l’une des deux mains. D’ailleurs, les chancelleries américaine et anglaise à Riyad, particulièrement bien informées, regardent déjà vers l’actuel homme fort du pays qui n’est autre que le 7ème des Sudaïri -du nom de la favorite du fondateur de la dynastie et mère des roi Fahd et des princes Sultan et Nayef. Il s’agit du nouveau ministre de l’Intérieur Ahmed Ben Abdelaziz, âgé de 71 ans et qui a été élevé par son frère le défunt roi Fahd. Il semblerait que c’est à lui finalement qu’incombera la tâche de mettre de l’ordre dans la succession s’il venait à accéder au titre de serviteur des lieux saints de l’Islam. Le seul couac, c’est que le prince Ahmed, contrairement à son prédécesseur, est très éloigné des influents religieux wahhabites associés aux Al Saoud depuis la fondation du royaume en 1932. Cela dit, si le pouvoir politique est aujourd’hui exclusivement entre les mains des Al Saoud, d’autres familles y sont associées. Il s’agit de la famille Sudaïri qui a donné plusieurs épouses aux princes saoudiens. Deux autres familles sont aussi particulièrement enchevêtrées dans le centre du pouvoir. Il s’agit des familles Al Ibrahim et Al Abderrahmane dont les hommes sont mariés à des princesses de la famille Al Saoud. Avec la mort de Nayef et les maladies du roi Abdallah et du prince héritier Salmane, le royaume d’Arabie Saoudite est à la croisée des chemins.
La dynastie des Al Saoud doit impérativement se renouveler pour faire face aux contingences géostratégiques avec un Iran qui se fait de plus en plus pressant et le printemps démocratique arabe qui relèguent Riyad au rang de bizarrerie anachronique. [/onlypaid]