Par Skander salhi
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Longtemps décrié et critiqué pour son passé trouble – près de 30 mois de prison entre 2006 et 2007 -, Abddelmoumen Ould Kaddour a élaboré une nouvelle stratégie pour Sonatrach, afin de faire taire ses adversaires et rassurer une opinion publique inquiète pour l’avenir de la « vache à lait » de l’Algérie.
En ces temps de crise financière dans le pays, Ould Kaddour entend mettre le paquet sur l’exploration pétrolière et gazière. Selon la nouvelle feuille de route, Sonatrach doit augmenter ses investissements afin de trouver de nouveaux gisements, mais également en faveur du raffinage, de la pétrochimie et de la transformation des hydrocarbures. Pour remédier au problème récurrent de la formation afin de réduire la dépendance vis-à-vis des compagnies étrangères lors des projets structurants, Ould Kaddour met en place une base de données recensant les anciens cadres de Sonatrach, afin de les rappeler et de profiter de leur expertise pour encadrer les jeunes talents.
Pour asseoir sa légitimité, Ould Kaddour entend également ouvrir le champ des activités de Sonatrach à des opérateurs privés. Cette ouverture a commencé avec le grand projet du gazoduc GR6 Rhourd-Ennous-Hassi R’mel, d’une longueur de 536 kilomètres et dont la valeur est estimée à quelque 64 milliards de Dinars (63 millions d’euros). Il a été réalisé par un groupement d’entreprises algériennes en l’espace de 24 mois.
Autre axe majeur de la stratégie d’Ould Kaddour, l’optimisation des coûts afin de réduire l’impact de la crise financière. « Nous étions dans une période où les prix du baril frôlaient les 150 dollars, contre 40 à 50 dollars aujourd’hui. Pour faire face à cette situation, des ajustements sont nécessaires en ce qui concerne notre fonctionnement. On doit tout d’abord réduire les coûts de production et augmenter la productivité », a expliqué Ould Kaddour. L’ère de l’ajustement a bel et bien commencé à Sonatrach. Reste enfin à savoir si la stratégie d’Ould Kaddour aura les effets escomptés.