La DGSE est très inquiète de la tournure « mafieuse » que prend le pouvoir sénégalais. Depuis des années déjà, les diplomates français en poste à Dakar n’arrêtent pas d’attirer l’attention de Paris
sur l’affairisme des proches du président et particulièrement de son fils Karim, aujourd’hui en charge du ministère de l’Equipement et du Transport. En voulant léguer le pouvoir à son fils Karim, Abdoulaye Wade, âgé de 85 ans, commet la même erreur que Hosni Moubarak. En outre, le parti du président sénégalais -le parti démocratique sénégalais- n’est plus qu’une coquille vide qui est incapable de jouer son rôle de bouclier. D’ailleurs, toute la classe politique sénégalaise est aujourd’hui décriée y compris le parti socialiste. Si la contestation éclate, personne ne pourrait la contenir. Le peuple serait livré à lui-même et pourrait agir violement contre le régime d’Abdoulaye Wade sur lequel plane de forts soupçons de corruption. La prochaine élection présidentielle pourrait, selon les observateurs, constituer le moment propice pour une révolte populaire qui semble inévitable vu la dégradation de la situation économique et le recul des libertés publiques.