Depuis qu’ils ont été acculés par les urnes à revenir, laminés et très minoritaires, dans les rangs de l’opposition, les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) multiplient les dérapages dans l’exercice de la politique.
Mais, samedi dernier, ils ont franchi un cap dans la bêtise qui a et aura de lourdes conséquences pour cette formation. Ce jour-là, à l’issue de leur réunion hebdomadaire, les islamistes ont émis un communiqué où ils font le lien entre le terrible séisme qui a frappé le Maroc le 8 septembre dernier et les péchés! Dans la catégorie des «péchés», ils mettent pêle-mêle la gestion des affaires du pays par leurs rivaux politiques, les péchés proprement dits, «l’éloignement de Dieu»…
Et ils reviennent même sur ce qu’ils considèrent comme un «péché capital»: la présumée falsification des élections législatives de 2021 qui aurait mis fin à leur expérience de dix ans au pouvoir. Des propos que tout dément au Maroc comme à l’étranger puisque tous ceux qui avaient suivi le déroulement de ce scrutin avaient été unanimes pour dire qu’il s’était passé dans des conditions de transparence.
Si cette sortie des islamistes en a fait la risée des réseaux sociaux, ses retombées internes au parti de Abdelilah Benkirane commencent déjà à se manifester.
Ainsi, en réaction au communiqué de son parti, Abdelkader Amara, ancien ministre de l’équipement et même de la direction du PJD, a présenté sa démission de toutes les instances de cette formation politique.