Les récentes déclarations de Seif Al Islam Kadhafi, fils aîné du deuxième mariage du colonel Kadhafi et étoile montante du régime, ont jeté la stupeur dans le microsome tripolitain. Le fils préféré a affirmé que la «Libye n’avait plus besoin d’un grand leader et que son avenir c’était la démocratie», avant d’ajouter sur le même ton que «son souhait était de voir Tripoli se transformer en une Vienne d’Afrique du Nord».
Ces déclarations, pour lesquelles n’importe quel libyen aurait été conduit à l’échafaud, n’ont pas du tout contrarié son guide de père. Lorsqu’on lui a rapporté les propos de son fils, Mouammar Kadhafi, qui était en réunion avec le ministre des Affaires étrangères, Moussa Koussa, et son conseiller pour les affaires pétrolières, le secrétaire général de l’OPEP, Abdallah Salem Al Badri, s’est contenté de sourire en lâchant ces quelques mots à voix basse : «que le bon Dieu réalise ses rêves».
A peine la réunion terminée, le colonel Kadhafi a convoqué son fils pour lui confier la mission de se rendre à Moscou pour discuter de la réalisation du projet du métro de Tripoli. Des membres de la famille du guide considèrent que cette mission a pour objectif de couper Seif Al Islam de ses liens avec les sociétés européennes dont il s’est montré très proche ces dernières années.