Le Maroc vit ces jours-ci l’une des pires années de sécheresse de ces 40 dernières années. Le royaume enregistre un grand déficit pluviométrique, un faible taux de remplissage des barrages sans précédent, une surexploitation des ressources souterraines, des effets néfastes sur les activités agricoles et forestières et le spectre de la soif qui plane sur plusieurs régions.
La situation est tellement délicate que le roi Mohammed VI a pris lui-même les choses en mains en consacrant lors de l’ouverture de la dernière session parlementaire son discours à cette question.
Un groupe d’experts et de cadres marocains ont entamé une profonde réflexion depuis plus de deux ans, tirant la sonnette d’alarme et proposant des solutions pratiques à la crise hydrique dans notre pays. Il s’agit d’une trentaine d’experts, en majorité lauréats de l’IAVHII, Rabat (Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II), qui ont acquis un important savoir-faire dans les domaines scientifique et académique et ont élaboré des études et participé à la réalisation et à la gestion de projets hydrauliques d’envergure.
Bénéficiant de cette expertise acquise au Maroc et ailleurs, ils se sont penchés sur des problématiques liées à la quantité et à la qualité des ressources mobilisées, à l’incohérence des politiques sectorielles, à la gestion irrationnelle des ressources et à sa gouvernance inefficace.
Le travail de ce groupe ne s’est pas arrêté au stade du diagnostic critique, mais a proposé une panoplie de mesures concrètes à même d’assurer une adéquation offre/demande à travers une politique hydrique volontariste, cohérente et participative.
L’objectif de ce groupe d’experts est de lancer un grand débat public sur les questions liées à la sécurité hydrique dans notre pays loin de toute considération conjoncturelle ou intérêt corporatiste ou politique.
L’ensemble de ce travail est contenu dans un livre blanc publié récemment sous le titre : « Pour une gestion durable assurant la sécurité hydrique du pays »