Alors que des milliers de Marocains se sont retrouvés piégés à l’étranger après la décision du gouvernement de suspendre les vols depuis et vers le royaume, la ministre du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor et l’énorme délégation (une cinquantaine de personnes) qui l’a accompagnée à Madrid ont pu être rapatriés au frais du contribuable entre le samedi et le dimanche derniers. Une démarche deux poids deux mesures aux allures d’une vraie provocation.
Le gouvernement marocain avait annoncé, le samedi 27 novembre, la fermeture de ses frontières partir du lundi 29 novembre à minuit afin d’éviter la propagation sur le territoire du pays du variant Omicron. Et justement, c’est ce même lundi que la ministre du Tourisme Fatim-Zahra Ammor s’est envolée vers Madrid avec une délégation de 52 personnes pour assister à l’assemblée générale de l’OMT, consciente que ni elle ni ses accompagnateurs ne pouvaient rentrer par voie normale au Maroc.
Pendant son séjour d’une semaine dans les plus grands hôtels de la capitale ibérique, la ministre du Tourisme, tout en mépris envers le contribuable et les règles sanitaires, s’est permis le luxe d’offrir un dîner pour 500 personnes à Madrid. La ministre a même raté l’habituel conseil du gouvernement du jeudi où elle devait présenter pour approbation un décret concernant l’exercice des métiers de l’artisanat.
Aujourd’hui, parmi les professionnels d’un secteur du tourisme totalement sinistré, on n’hésite plus à qualifier la nomination de Fatim-Zahra Ammor de véritable erreur de casting. « Alors que les hôteliers et autres professionnels du tourisme sont à genoux, la ministre multiplie les déplacements inutiles (Dubaï et Madrid) et snobe les opérateurs », s’alarme un grand hôtelier à Agadir.
D’ailleurs, lors d’une allocution à Madrid, la ministre du Tourisme a estimé que la crise du Covid-19 était une opportunité pour le secteur. Un écart de langage qui en dit long sur sa perception du marasme dans lequel se dépêtre, depuis deux ans, le tourisme marocain et que les professionnels du tourisme ont du mal à apprécier.