La construction dans les chantiers français de Saint-Nazaire, d’un navire de croisière géant pour le compte de la puissante compagnie libyenne GNMTC a finalement été validée par la signature d’un contrat avec le constructeur naval STX Europe.
Un contrat auquel le président Nicolas Sarkozy a promptement réagi, en envoyant un message qui a tout l’air d’une marque de reconnaissance au dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi.
Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée, s’est empressé de se rendre, la semaine dernière, à Tripoli pour remettre le message de Sarkozy. Il faut dire que l’ampleur du contrat en valait le coup. Il s’agit du plus grand bateau de croisière dans le monde arabe, et du plus moderne aussi: plus de 333 mètres de long sur 38 m de large. Il sera équipé de 1739 cabines sur 18 étages, et pourra accueillir près de 4000 passagers. Son coût est estimé à plus de 500 millions d’euros.
Nicolas Sarkozy ne s’est pas contenté d’envoyer un message au guide libyen, il a aussi dépêché son secrétaire d’Etat aux transports, Dominique Bussereau. Ce dernier, présent au paraphe aux côtés de Hannibal Kadhafi, le véritable patron de la GNMTC, a loué les «relations de qualité» existant entre Paris et Tripoli.
La satisfaction de Bussereau n’est d’égal que le ravissement des responsables et employés des fameux chantiers de Saint-Nazaire, qui voient dans ce contrat une véritable aubaine après des mois de chômage technique dû à l’absence de commandes. L’emploi est assuré au moins jusqu’en décembre 2012, date de la livraison prévue du faramineux paquebot.
Cette manne inespérée, les ouvriers des chantiers navals français de l’Atlantique la doivent surtout à Hannibal Kadhafi, qui tient à diversifier les activités de la compagnie maritime libyenne. Kadhafi fils est déterminé à faire de la GNMTC, spécialisée dans le transport des produits pétroliers et du gaz, une compagnie tournée aussi vers les navires de plaisance. Riche déjà d’une flotte de 24 pétroliers, la compagnie libyenne a désormais un pied dans la croisière de luxe.