Par Skander salhi
A
A
El-Djazairia TV, l’une des chaînes de télévision les plus regardées en Algérie, traverse une crise aiguë. Alors que ses propriétaires, de riches milliardaires qui bâtissent des fortunes considérables, les employés et journalistes subissent des retards de paiement depuis au moins six mois. Des retards inexpliqués qui soulèvent de nombreuses interrogations tandis que le patron de la chaîne, Bachir Ould Zmerli, vient de s’offrir un appartement de plus de 2,4 milliards de dinars pour loger l’une de ses «intimes ».
Au sein d’El-Djazaira TV, cette attitude révolte une grande majorité d’employés. Un mécontentement rapidement étouffé avec le licenciement de dix-sept jeunes journalistes. Ceux qui restent sont payés au compte-gouttes, une situation qui semble devoir durer encore, alors que la chaîne n’a jamais été aussi riche. Ainsi pas moins de 100 millions de Da ont été dégagés pour financer une grille de programmes pour le mois du Ramadan. Des investissements colossaux auxquels les propriétaires d’El-Djazairia TV ont consenti sans prendre en compte les difficultés vécues par les journalistes. Une situation qui n’est pas propre à El-Djazaïria TV, de nombreuses autres chaînes algériennes connaissant de sérieuses difficultés financières. C’est notamment le cas de El Bilad TV, Beur TV, Adjwaa TV, et El-Heddaf TV qui cumulent dettes et salaires impayés. Un problème qui inquiète particulièrement les autorités algériennes, lesquelles envisagent de procéder à un véritable assainissement du paysage audiovisuel.