Un profond remue-ménage se préparerait à la tête de l’armée algérienne,
l’APN. La grande muette, qui a produit ou parrainé pratiquement tous les présidents du pays depuis l’indépendance, pourrait bientôt être touchée par un important mouvement de départs. A commencer par le chef d’Etat-major, Ahmed Gaïd Salah, qui devrait être remplacé par Lahcène Tafer, Commandant des Forces terrestres.
Ahmed Gaïd Salah pourrait être victime de ses déclarations impétueuses qualifiant Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) de groupuscule acculé, vivant de rackets et d’actes criminels. Des proclamations qui avaient été aussitôt démenties par l’opération sanglante de l’AQMI contre 11 gardes-frontières algériens. Une opération suivie par d’autres actions tout aussi meurtrières. Mais, le probable départ de Gaïd Salah ne pèsera que modérément face aux changements de rapports de forces qui se préparent entre les différents clans.
Ainsi, les dernières promotions aux rangs de général et de général major de 38 officiers, à l’occasion de la fête nationale du 5 juillet, ne seraient en fait qu’une première étape qui préparerait un déballage plus important. Les clans rivaux jouent des coudes pour placer leurs proches. Parmi les promotions les plus en vue au club très fermé des généraux majors, celle du général Djebbar Mhenna, responsable de la Sécurité de l’armée. Ce dernier est connu pour être très proche du général de corps d’armée, Mohamed Mediene, dit Tewfic, patron du fameux DRS, les services du renseignement militaire algérien.
Avec la promotion de l’un de ses fidèles les plus proches, Tewfic s’assure ainsi un nouvel allié dans la haute hiérarchie militaire de l’armée, resserrant un peu plus son contrôle sur l’APN.