A Rabat, pour les états-majors des partis politiques, les soirées de cette fin d’été chaude et moite ne sont pas du tout tranquilles. Depuis plusieurs semaines, les rumeurs à propos d’un vaste remaniement ministériel se font de plus en plus insistantes. Plusieurs scénarios sont évoqués et chacun y va de son propre pronostic, mais tous restent suspendus aux gestes et faits du Palais royal, véritable maître des horloges du temps politique dans le royaume chérifien.
Certains indices ne trompent pourtant pas. Les relations entre le PJD et le PPS, exemplaires il y a quelques mois encore, sont de plus en plus exécrables, suite au limogeage surprise de la secrétaire d’Etat Charafat Afilal, chouchoute du patron du PPS Nabil Benabdallah. Décision unilatéralement prise par le chef du gouvernement islamiste Saâdeddine El Otmani, qui sonne comme une énième humiliation pour le PPS et pour son Secrétaire général. Pour ne rien arranger, un autre « ministre camarade » semble être dans le collimateur. Il s’agit du ministre de la Santé Anas Doukkali qui n’arrive pas à se glisser dans un costume manifestement trop grand pour lui, reconnaissent les cadres de son parti. D’ailleurs, au cabinet royal, le département de la Santé et les performances de son titulaire sont scrutés de très près.
Le scénario qui se profile donc, selon des sources partisanes bien informées, consisterait en une sortie pure et simple du PPS du gouvernement. Les anciens communistes, présents sans discontinuité depuis 1997 au gouvernement devraient ainsi faire les frais du remaniement attendu. L’autre parti de gauche du gouvernement devrait connaître une toute autre fortune. L’USFP qui n’a eu que deux ministères délégués et un secrétariat d’Etat lors de la formation de l’actuel devrait être « upgradée ». Abdelkrim Benatiq et Mohamed Benabdelkader seraient pressentis pour devenir « ministres plein galons ».
D’un autre côté, la pléthore des secrétaires d’Etat, dont la plupart font du surplace, devrait être drastiquement réduite. Plusieurs d’entre eux feraient, selon nos sources, les frais d’une restructuration radicale du gouvernement El Othmani.
Et la comédie el nr