Chef du service “Étranger” de LCI, la chaîne d’information du groupe TF1, le journaliste français, Vincent Hervouet a dressé sur Europe 1 le portrait de la Tunisie, dix ans après la révolution du jasmin, pour la première sortie internationale du Premier ministre français, Jean Castex, à Tunis.
Dans sa chronique “Regard international”, Vincent Hervouet signe “la Tunisie à bout de souffle”. “La déroute économique, le tourisme plombé, la scène politique atomisée, la menace islamiste qui fait regretter Ben Ali, le désespoir qui monte… la Tunisie est un pays qui serre le cœur, il serre aussi la gorge… la Tunisie étouffe”, un constat sans langue de bois ni faux-fuyants.
Pour Hervouet, les Tunisiens sont tellement accablés par des problèmes insolubles qu’ils sont prêts à se raccrocher à n’importe qui, même Jean Castex. “La Tunisie se noie, elle a besoin d’un milliard ou deux, tout de suite ! la France ne les a pas… ses ministres sont comme sur le pont du Titanic à nettoyer les transats ou à choisir les couleurs des stores”, a-t-il affirmé.
Sans bavures, le journaliste français tire la sonnette d’alarme sur la situation sanitaire critique. “Avec le covid les Tunisiens ont découvert, comme les Français, que le système de santé dont ils étaient si fiers est à bout de souffle… Peu de tests, très peu de vaccins, 12 700 morts pour 12 millions d’habitants, les médecins épuisés près à s’enfuir à l’étranger et la technocratie locale qui raconte n’importe quoi !”
En effet, le premier ministre français, Jean Castex était en visite officielle de deux jours à Tunis dans le cadre du troisième Haut Conseil de coopération (HCC) franco-tunisien. Ce séminaire intergouvernemental bisannuel coïncide avec un contexte général chaotique en Tunisie. Si six nouveaux accords de coopération ont été signés, la France exige des réformes de fond pour continuer de soutenir “un pays ami”. L’heure est donc au changement, sinon c’est la faillite !