Réflexion. Crise migratoire à Ceuta : « Nos politiciens ne cessent de servir à leurs jeunesses un discours insipide, auquel ils ne croient pas eux-mêmes »

Une nouvelle date pour « envahir » l’enclave de Ceuta a été annoncée pour le lundi 30 septembre. C’est ce que rapportent les médias de l’Espagne et du Maroc. Les forces de sécurité des deux pays voisins resteront donc sur le qui-vive, dans cet extrême nord du royaume chérifien, où Madrid et l’Union Européenne disent posséder l’une des deux frontières terrestres qu’ils partagent avec l’Afrique! La deuxième étant Melilla, située à 400 kilomètres plus à l’est.

Pour le Maroc, ces deux vestiges des empires coloniaux ibériques, sont des villes marocaines occupées par l’Espagne. Les frontières qui les séparent de Fnideq pour Ceuta, et de Béni-Ansar pour Melilla, ne seraient pas des frontières comme les autres. Ils seraient juste des passages frontaliers qui existent de facto, par la force d’une réalité géopolitique qui remonte au XVI-ème siècle.

Mais revenons au présent, à ce XXI-ème siècle de tous les dangers! Un siècle de changements climatiques, de migrations et de guerres. Un siècle qui devait être celui d’un décollage économico-social irréversible pour des pays comme le Cameroun, le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, la Lybie, la Tunisie… etc. Ainsi que pour le Maroc, ce royaume dont l’Histoire et la Géographie se confondent avec celles de ses voisins ibériques, notamment avec l’autre royaume de la région : l’Espagne.

Toutefois, les décideurs des deux monarchies semblent perdus, à court d’idées face à la jeunesse africaine. Dans « africaine » sont inclus les maghrébins! Une précision qui doit être rappelée à l’adresse de tous les nord-africains.

Cette jeunesse cherche une vie meilleure, un travail dûment rémunéré, bref une existence digne. En Espagne, les responsables politiques sont convaincus que la survie de leur société implique l’accueil davantage de migrants, car leur population est vieillissante. Ce qui menace de faillite les systèmes de partage des richesses qu’ils ont mis en place depuis des décennies; grâce, notamment, aux dividendes des anciennes colonies, dont sont originaires les migrants d’aujourd’hui. Néanmoins, ils sont dans l’incapacité de reconnaître cette état de choses et de l’expliquer à leurs concitoyens. Ces derniers sont de plus en plus enclins à avaler les couleuvres d’une extrême droite plus xénophobe et raciste que jamais.

De ce côté-ci de la méditerranée, nos politiciens ne cessent de servir à leurs jeunesses un discours insipide, auquel ils ne croient pas eux-mêmes. Leur posture est aggravée par leur entêtement à se tourner le dos et à crier à l’adresse des européens que c’est l’autre, le soi-disant « frère » maghrébin et / ou africain, qui a commencé!

Entre temps, les jeunes marocains, algériens, nigérians, tunisiens, maliens… etc., ne cessent de tenter les traversées périlleuses afin d’essayer d’améliorer leur quotidien, en dépit des interdis, des moyens et des forces de sécurité.

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