La Chine lorgne sérieusement du côté du Maghreb. Et rien ne semble empêcher la nouvelle puissance économique mondiale de batailler ferme pour des parts de marché de plus en plus importantes en Afrique du Nord. Depuis quelques mois, les entreprises chinoises se font plus agressives et ont recours à des procédés…
de plus en plus ingénieux afin de pénétrer les marchés maghrébins ainsi que les sphères d’influence. Il faut dire que jusque-là, sur certains projets peu technologiques, les chinois étaient très compétitifs, pour ne pas dire imbattables sur les coûts, et n’avaient pas besoin de se faire « accompagner ».
Lacune chinoise
Depuis qu’elles visent des projets à forte valeur ajoutée technologique-bastion historique de Paris et Washington- les entreprises chinoises savent qu’elles n’auront pas la partie facile. Généralement, pour remporter ce type de marchés, leurs concurrentes françaises et américaines bénéficient du « support » de leurs services de renseignements nationaux ainsi que du pouvoir politique, qui bénéficient de moyens de persuasion à la palette très large. Néanmoins, ces obstacles ne semblent pas vouloir arrêter les chinois, qui grappillent de plus en plus des parts de marché conséquentes. A cet égard, une bataille économique sourde est en passe d’être livrée autour du marché de l’énergie solaire, qui attise l’appétit de l’ogre chinois. Après avoir raflé des marchés pharamineux notamment en Algérie (autoroute Est-Ouest) et en Libye, les entreprises de l’empire du milieu spécialisées dans les cellules photovoltaïques et dans la fabrication des panneaux solaires se bousculent au portillon, alléchées notamment par le plan solaire marocain (construction d’une capacité de production électrique utilisant l’énergie solaire de 2GW entre 2015 et 2019).
Ne reculer devant rien
Ainsi, conscientes de leur méconnaissance du terrain maghrébin, deux grandes sociétés chinoises, Suntech et Trina Solar, viennent de confier à deux boîtes françaises spécialisées en Intelligence économique la tâche de leur préparer des études portant sur le potentiel des cinq pays du Maghreb en matière de production de l’énergie solaire.
L’étude commandée porterait également sur les projets en cours, les besoins de financement, ainsi que les entreprises étrangères, notamment européennes, qui seraient intéressées par la réalisation de ces projets. Les entreprises chinoises ont par ailleurs demandé à ces sociétés d’intelligence stratégique de préciser par ordre de priorités les potentialités des pays maghrébins et l’avancement des plans par rapport à chacun d’entre eux. Résultats des courses : le Maroc arrive en tête, suivi de l’Algérie à condition que cette dernière résolve ses problèmes de sécurisation du désert. La Tunisie se classe en troisième place du fait que la Libye n’accorde, jusque-là, qu’une importance relative au sujet.
En attendant que leurs services de renseignement améliorent leur connaissance du Maghreb et les soutiennent, les entreprises chinoises font preuve de pragmatisme et ne reculent devant rien pour se positionner en Afrique du Nord, même sur des niches qui étaient jusqu’à récemment « réservées » à Paris et Washington.{JCSBOT SUBSCRIPTION=13,10,11,12}