Quand la Tunisie de Kaïs Saïed joue les garde-côtes de l’Italie à moindre coût

Après avoir un temps suspendu l’opération, à la demande des ONG Asgi, Arci, ActionAid, Mediterranea Saving Humans, Spazi Circolari et Le Carbet, le Palazzo Spada, le conseil d’État italien, a donné son feu vert à l’acheminement des patrouilleurs transalpins à la Garde maritime tunisienne pour acter la chasse aux migrants irréguliers qui tentent de franchir les frontières maritimes européennes.

Seul hic, les patrouilleurs, anciennement utilisés sur les côtes italiennes et livrés en catimini, fin août, à la base navale de la Garde nationale de Gammarth, en présence de l’ambassadeur italien Alessandro Prunas et d’un représentant du ministère italien de l’Intérieur, sont âgés de 34 ans. Pire, « leur coût de leur maintenance est supérieur au coût de leur acquisition », peste le militant Majdi Karbai.

Si Kaïs Saïed affirme publiquement refuser d’être « le garde-frontière » de l’Union européenne, le chef de l’État a fini par se soumettre aux diktats de l’UE. Terre de transit, la Tunisie accentuera désormais la surveillance de ses frontières et resserra davantage l’étau sur les embarcations de fortune dans la zone de recherche et de sauvetage (SAR) en mer Méditerranée, établie en juin dernier, conformément aux conventions de l’Organisation maritime internationale (OMI).

À l’heure où la Tunisie perd une partie intégrante de sa souveraineté nationale, l’Union européenne réussit à léguer la gestion des frontières en déléguant des tâches de surveillance à un pays en perdition. Les récents accords entre les deux parties ont fait l’objet de vives critiques des ONG en raison de l’absence de garanties suffisantes en matière de protection des droits humains.

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