Par Caterina Lalovnovka
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C’est à Washington que l’affrontement entre Doha et Abou Dhabi prend toute son ampleur. Les deux frères ennemis du Golfe qui disposent chacun d’un trésor de guerre de plusieurs centaines de milliards de dollars, dépensent sans compter pour s’attirer les bonnes grâces des cercles influents de la capitale fédérale américaine. Le Qatar s’est lancé le premier et selon des sources diplomatiques américaines, Doha consacrerait quelque trois milliards de dollars par an pour ses actions de lobbying. Parmi ses prestataires, les sociétés Portland Communications Ltd, Willkie Farr & Gallagher Llp, ou encore Squire Patton Boggs qui bénéficie d’un contrat annuel de 332.000 dollars, ou Mercury Public Affairs dont le contrat annuel s’élève à 155.000 dollars. Le petit émirat compte également des participations dans le très influent pure player Huffington Post, ainsi que dans le think tank Foundation For Defence Of Democraties.
Abou Dhabi n’est pas en reste. L’ambassadeur Youssef Al Otaiba ne ménage pas ses efforts pour contrer l’influence du Qatar. Son amitié avec Denis Ross, un démocrate qui a collaboré avec le républicain Georges Bush, n’est pas un secret. Cet homme de réseau très introduit à Washington fait partie de ses proches conseillers. C’est par exemple sur ses recommandations que les Emirats Arabes Unis apportent une aide conséquente au Wall Street Journal et à Foreign Policy. Depuis l’arrivée de Donald Trump à la maison blanche, l’ambassadeur Youssef El Otaiba ne cesse de recevoir le « gratin » de la capitale fédérale dans les luxueux salons de l’hôtel Fairmont. Un activisme qui pour l’heure place le Cheikh Mohamed Bin Zayed en position très avantageuse par rapport au Cheikh Tamim Al Thani.