Après de longs mois de tractations et de tiraillements en coulisses, la Sonatrach a enfin un nouveau patron. Il s’agit de Nourredine Cherouati, pur produit de la «poule aux œufs d’or» où il était entré en 1971 en tant qu’ingénieur spécialisé dans la monopolisation des hydrocarbures.
En 1995 et 1996, il avait occupé le poste de conseiller du patron de la Sonatrach. Le remplaçant de Mohamed Meziane, impliqué dans le récent scandale, n’a jamais été un proche de Chakib Khélil, ministre de l’Energie et des mines. Ce denier ne portait pas spécialement le nouveau directeur général de la Sonatrach dans son cœur. Les proches de Chakib Khélil répétaient à l’envi qu’il ne manquait que le « Képi et les Moustaches » pour que Nourredine Cherouati devienne le représentant officiel de l’armée nationale populaire (ANP) au sein de la « firme ». Une source interne au ministère de l’Energie a affirmé que Chakib Khélil a tout fait, en 2001, pour écarter Cherouati de son poste de secrétaire général du ministère de l’Energie et des mines.
En 2005, le nouveau patron de la Sonatrach revient en force aux devants de la scène et décroche, à la barbe et au nez de son ministre de tutelle, le poste de président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures. Les cadres de la Sontrach soupçonnent cette instance d’avoir servi à collecter les informations à l’origine du scandale qui a emporté Mohamed Meziane et affaibli Khélil.
Alors la nomination de Noureddine Cherouati serait-elle un compromis entre la présidence de la république et le DRS de Mohamed Mediène alias Tewfic ? En tout état de cause, le départ de Mohamed Faghouli, jusque-là PDG par intérim constitue un revers cuisant pour Chakib Khélil qui a pu, pour un moment, convaincre le chef de l’Etat de jouer la carte de Ferghouli et de par là barrer la route à tous ceux qui ne font pas partie de sa « clique » au sein de la Sonatrach.