Par Caterina Lalovnovka
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Doha ne compte pas en rester là. Si l’émir Tamin Bin Hamad Al Thani semble, sous la pression de son père, vouloir laisser le temps à la médiation engagée par le Koweït et les Etats-Unis, un plan de riposte serait déjà prêt. Des émissaires qataris se sont déjà rendus à Téhéran et à Ankara pour rencontrer les responsables iraniens et turcs. L’objectif étant d’établir un axe Doha-Téhéran-Ankara afin de contrer celui de Ryad-Abou Dhabi-Le Caire. Un axe auquel pourrait se joindre le Sultanat d’Oman en froid avec les Emirats Arabes Unis. Une telle perspective permettrait ainsi de rebattre les cartes dans la région, et placer Doha dans une nouvelle position géostratégique. En outre, le retrait du Qatar de l’effort de guerre fourni par les pays du Golfe au Yémen et en Syrie pèserait lourdement dans la balance, la contribution financière qatarie étant conséquente. Un alignement de Doha sur la Turquie et l’Iran, adversaires acharnés des Emirats et de l’Arabie Saoudite, changerait foncièrement la donne dans la région. Un scénario pour lequel un Qatar qui n’a plus rien à perdre pourrait basculer.