Par Ilyas Aribi
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Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune est ciblé directement par une plainte qui a été déposée à Paris pour disparition forcée de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Cette plainte a été déposée officiellement le 2 janvier dernier au niveau du tribunal judiciaire de Paris. Cette plainte vise à convaincre la Justice française d’ouvrir une enquête approfondie sur l’implication de la Présidence algérienne dans la disparition forcée, la privation de liberté, la détention arbitraire, le refus de visa accordé à l’avocat de son choix et la disparition forcée durant 10 jours, de l’écrivain franco-algérien Boualem SANSAL.
« Cette plainte n’est pas engagée contre l’Algérie en tant que telle, mais au soutien des droits à la liberté d’un homme dont les droits humains sont bafoués. En aucun cas la sécurité de l’Algérie n’a pu être mise en cause ou en danger par les propos ou les écrits de Boualem SANSAL », expliquent les auteurs de cette plainte selon lesquels le motif de détention « paraît de pure forme, Boualem SANSAL, qui n’est pas historien, ni intervenant régulier en la matière, est davantage connu pour son opposition au régime algérien, et non l’Etat, qu’il critique vigoureusement y compris dans l’interview incriminée ».
« En tout état de cause cette détention arbitraire et la disparition forcée qui l’a précédée sont contraires au droit international et le Jus Cogens, et aux traités signés par l’Algérie. Enfin, le dernier discours du Président Tebboune, d’une violence inouïe envers la France, prouve que Boualem SANSAL est une victime collatérale des relations délétères entre la France et l’Algérie », souligne, par ailleurs, cette même plainte qui est revenue sur les propos dégradants et infâmes tenus par le Président algérien Abdelmadjid Tebboune contre Boualem Sansal.
« Durant un discours à la nation prononcé devant les deux chambres du Parlement, le président algérien, s’en est pris vivement à la France, ce 29 décembre 2024, et a évoqué l’arrestation de l’écrivain en le qualifiant d’imposteur « envoyé » par la France », rappelle cette plainte, une initiative unique en son genre car elle vise pour la première fois la personne du Président Abdelmadjid TEBBOUNE lequel « se rend coupable de la disparition forcée et de la détention arbitraire imposées à l’écrivain, et de la violation des droits humains dénoncée, tel que cela ressort de ses propres déclarations publiques ».
Soulignons enfin que cette plainte déposée à Paris contre Abdelmadjid Tebboune émane directement de la Ligue Kabyle des Droits de l’Homme, une association de droit français basée dans le 3e arrondissement à Paris et qui active énormément en faveur de la défense des droits des militants ou activistes Kabyles persécutés sévèrement par le Régime Algérien ces dernières années. Elle lutte également pour promouvoir les libertés individuelles et collectives en Kabylie et demeure indépendante dans son fonctionnement même si plusieurs de ses militants sont membres ou proches du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK).