Le Maroc protège mal les personnes en situation de handicap. Au point que certains observateurs n’hésitent pas à qualifier la situation de véritable fiasco pour la ministre en charge de ce secteur, Bassima Hakkaoui. Celle-ci a réussi à se mettre à dos la plupart des associations, sur fond de divergences idéologiques.
Alors que leur situation perdure depuis plusieurs années au Maroc, les personnes à mobilité réduite sont aujourd’hui encore de véritables laissées-pour-compte. L’accessibilité dans l’espace public, droit minimal pour cette catégorie de personnes, est loin d’être généralisée dans les grandes villes du royaume. Les statistiques sont alarmantes et appellent à une intervention d’urgence de la part des autorités en charge du dossier. Bassima Hakkaoui a promis de lancer un plan stratégique intégré, garantissant l’accès aux droits ainsi que le renforcement de la participation sociale des personnes victimes de handicap.
Jusqu’à présent, strictement rien n’a été fait. Les derniers chiffres du Haut commissariat au plan (HCP) évaluent leur nombre à plus de 1,7 million de personnes. Sur ce total, près de 400.000 sont atteintes d’une incapacité totale, les empêchant d’accomplir leurs activités quotidienne. L’essentiel d’entre elles sont inactives et sans instruction. Au moment où le Maroc est appelé à investir dans son capital humain pour être en phase avec les exigences du développement, tout un pan de la population continue de nourrir les rangs des analphabètes et des chômeurs.
La vulnérabilité de cette catégorie de personnes, qui nécessite une prise en charge et un accompagnement, interpelle Bassima Hakkaoui, mais également du premier ministre Saâdeddine El Othmani, qui semble actuellement plus préoccupé par les enjeux du huitième congrès du PJD prévu le week-end prochain.