Fin octobre 2016, soit à peine quelques semaines après le scrutin qui a scellé le sacre électoral des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD), le Parti authenticité et modernité (PAM) et l’Union socialiste des forces populaires (USFP) ont adressé des mémorandums séparés au roi Mohammed VI. Les deux documents ont trait aux élections, au financement des partis politiques et au multipartisme et aujourd’hui, les deux formations politiques n’en parlent plus.
Dans leurs mémorandums, le PAM et l’USFP demandent à changer le jour du scrutin, en l’occurrence le vendredi. Pour les deux partis, le vote un vendredi, journée ayant un caractère particulier pour les musulmans, profite essentiellement au parti islamiste, le PJD. Driss Lachgar et Ilyas El Omari souhaitaient ainsi que le scrutin se déroule un autre jour de la semaine pour instaurer des garanties d’égalité des chances entre toutes les formations politiques en lice.
Dans ces deux documents il est aussi question des financements étrangers qui bénéficient surtout au PJD et à ses tentacules associatives. Le MUR, base-arrière du PJD, dispose d’un imposant réseau d’ONG et la plupart d’entre-elles reçoivent des fonds étrangers, en grande partie de plusieurs pays du Golfe, le Qatar en premier lieu.
La troisième revendication formulée par le PAM et l’USFP portait sur le pluralisme et le multipartisme. Les deux formations jugeaient alors que le PJD mène un travail de sape au sein de la société et qu’il était temps de redéfinir les règles du jeu pour que l’idéologie islamiste (homophobie, inégalité hommes-femmes, obscurantisme) ne pousse pas à l’émergence d’un courant qui remettrait en cause tous les acquis accumulés par le Maroc ces dernières années.