Par Fatine Azayez
A
A
Il est sur tous les fronts. Youssef Chahed ne manque jamais une occasion de marquer sa différence et ainsi donner une autre image de l’institution de la primature. Et jusqu’à présent la chance semble être avec lui. Le premier ministre tunisien, arrivé au palais de la Kasbah il y a à peine dix mois, est en passe de distancer les poids lourds de la politique locale au Hit-Parade de la popularité. C’est que le nouveau premier ministre n’a pas froid aux yeux. Aux commandes du gouvernement dans une Tunisie en pleine débandade, Youssef Chahed a su jouer des contradictions au sein de l’entourage du président Béji Caïd Essebssi, et des atermoiements d’Ennahda. Aussi bien Rached Ghannochi que Hafedh Caïd Essebssi le soupçonnent de vouloir se « forger un destin national ». Allusion peu masquée à une éventuelle ambition présidentielle qui animerait le nouveau Premier ministre. Allusion que balaient d’un revers de main les plus proches collaborateurs de celui-ci, qui affirment que Youssef Chahed « fait juste son travail pour lequel le président l’a nommé ». Ainsi, il n’a pas hésité à faire de preuve de fermeté face aux « jacqueries » de Tatatouine, tout en enclenchant une opération « mains propres » saluée par l’opinion publique tunisienne, peu habituée à autant d’actions en peu de temps. « Si c’est jusque là une sans faute, Chahed, devrait cependant faire attention aux manigances du sérail », met en garde un des frondeurs de Nidae Tounès, coutumier des coups de Jarnac, spécialité du Palais de Carthage.