Si le mastodonte marocain OCP est le leader mondial incontesté de la production et de la commercialisation des produits phosphatés et des engrais, il est également et de loin l’animateur de l’un des plus prestigieux think thank du continent africain. L’OCP Policy Center dirigé par Karim Aynaoui, un ancien cadre de la Banque mondiale, est devenu « la boîte à idées » du groupe. « Depuis l’arrivée de Mostapha Terrab à la tête de l’OCP, cette grosse machine a changé de vitesse et de puissance. Il n’y a pas que les process d’exploitation et de commercialisation qui sont aujourd’hui la priorité du top management.
Il y a aussi l’influence, le go between et la production d’idées », nous affirme un ancien de la boîte.
L’OCP Policy Center qui organise plus d’une dizaine d’événements annuellement, notamment en Afrique aux Etats-Unis et en Amérique Latine, dispose aujourd’hui d’un réseau de membres et de collaborateurs dans les plus prestigieuses universités du monde. Dans ses rangs on retrouve beaucoup d’anciens chefs de gouvernement et de ministres. « Rien qu’en Afrique subsaharienne et aux Etats-Unis, l’OCP Policy Center a pu recruter plus de 600 têtes d’affiche entre politiques, diplomates, penseurs et acteurs de la société civile », affirme à Maghreb Intelligence un des conseillers du PDG.
Côté africain, la stratégie du patron de l’OCP intrigue, mais remporte l’adhésion. Un ancien chef du gouvernement de l’un des pays du Sahel décrypte l’action de Mostapha Terrab en expliquant que l’OCP qui a opté pour « une sorte de diplomatie économique assez efficace », ne veut plus ressembler aux autres grandes entreprises africaines. D’ailleurs, l’image de rente qui colle souvent à ce type d’entreprises fait aujourd’hui partie du passé pour l’OCP…Et son think Thank y est certainement pour quelque chose.