C’est une affaire qui commence à faire beaucoup de bruit dans les milieux de la magistrature au Maroc, et qui donne des insomnies à Mohamed Abdennabaoui, le patron du parquet général. En décembre 2017, le ministère public qui bénéficie désormais d’une totale autonomie du ministère de la Justice, a lancé un appel à candidature pour pourvoir onze postes à responsabilité de chefs de division. La commission chargée de départager les candidats, après une présélection, en a récemment retenu huit, mais n’a pas été capable de désigner les responsables de trois divisions importantes: celle du traitement des plaintes des justiciables et la communication, celle de la protection des catégories fragiles (femmes violentées, enfants…) et enfin celle de la division de la coopération internationale.
Résultat, Mohamed Abdennabaoui doit tout reprendre à zéro afin de trouver les profils capables de chapeauter ces trois divisions, alors que ces postes sont réservés aux magistrats. Il n’est pas le premier à faire cette amère expérience, Driss Dahhak, l’ancien secrétaire général du gouvernement avait lancé début 2017 un concours pour le recrutement d’une vingtaine de conseillers juridiques. A l’issue des examens écrits et oraux, le tableau final était désespérément vierge.
Ayant eu affaire à la justice dans une affaire à caractère financier, j’étais
profondément choqué par l’incapacité des juges à comprendre
le dossier sur lequel ils étaient appelés à se prononcer.Plus grave, ils étaient incapables de lire les pièces du dossiet qui étaient rédigés en francais.