L’Algérie est-elle la prochaine grande destination de voyage en Afrique? Se demande l’envoyé spécial en dans le pays de national Geographic. Si le journaliste de la prestigieuse chaîne de télévision ne tarit pas d’éloge sur un pays dont les anciennes villes fortifiées, les ruines romaines et les sables sans fin du Sahara en font un géant touristique « inconnu caché à la vue de tous », il pointe du doigt les carences qui pénalisent la destination Algérie.
Ainsi malgré sa proximité avec l’Europe, l’Algérie et nombre de ses sites les plus spectaculaires comme les anciens avant-postes romains Djemila et Timgad (tous deux classés au patrimoine mondial de l’UNESCO) qui sont parmi les destinations archéologiques les mieux conservées d’Afrique du Nord, et les entendus de dunes du Grand Ergs qui s’écrasent contre les massifs de grès de Hoggar et Tassili n’Ajjer, demeurent peu connus des voyageurs internationaux et de promoteurs de circuits touristiques.
Selon le chercheur Andrew Farrand du Think Tank américain Atlantic Council, l’Algérie est l’un des endroits les plus difficiles à visiter au monde. D’ailleurs, sur les quelque deux millions de touristes officiels qui y arrivent chaque année, « la plupart sont des membres de la diaspora algérienne qui rentrent chez eux pour rendre visite à leur famille. Seuls quelques-uns sont des visiteurs étrangers», joute Andrew Farrand.
D’après National Geographic, parmi les entraves au développement du tourisme en Algérie on peut citer les obstacles bureaucratiques, les difficultés d’obtenir un visa, mais surtout un legs culturel et psychologique d’un profond sentiment anti-occidental.
L’attitude hostile voire indifférente dans les meilleurs des cas envers les touristes est également mentionnée par la chaîne internationale, qui y rajoute une promotion inexistante, absence de personnel bien formé, témoins d’un désintérêt du gouvernement pour le tourisme en raison de la domination du secteur des hydrocarbures sur l’économie algérienne. Le secteur pétrolier et gazier de l’Algérie représente 20 % de son PIB quand le tourisme, en revanche, n’en représente qu’à peine 0,1 %.
La malédiction du pétrole infecte tout, raconte Andrew Farrand à National Geographic : « l’industrie donne à l’État algérien l’argent dont il a besoin pour éviter le dur labeur de développer des secteurs plus complexes comme le tourisme. »
C’est pourquoi, résume le site anglophone, « vous pouvez encore passer des jours en Algérie sans voir un touriste ».