Les gouvernements successifs du PJD en ont fait une constance
de leur gouvernance et les Marocains le savent très bien. Quand ils veulent
tuer un scandale dans l’œuf, ils créent une commission d’enquête, et le temps
fera son œuvre. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita a
bien appris la leçon. Il vient d’envoyer une commission à Accra pour enquêter
sur les accusations d’harcèlement sexuel portées par une employée de
l’ambassade du royaume au Ghana contre l’ambassadeur Mohamed Farahat. Et cela fait déjà plusieurs
jours que la commission a achevé son travail, mais aucune information n’a encore
filtré. Le patron de la diplomatie chérifienne compte sur le temps et la
mémoire courte de l’opinion publique pour tourner cette page. En attendant le
prochain scandale!
Pourtant, il s’agit là d’une affaire grave qui touche l’image
de tout un pays et les Marocains ont le droit de connaître le résultat de
l’enquête. Tout comme ils ont le droit de savoir pourquoi Bourita a gardé
secret pendant près de trois mois un premier rapport impliquant l’ambassadeur
Farahat dans de tels actes.
Au département des Affaires étrangères, on murmure que Bourita, occupé par les guéguerres qu’il mène contre certains cadres, n’a pas le temps de lire son courrier, ni d’honorer les engagements du royaume vis-à-vis des autres pays, africains en particulier. « Le climat est vraiment délétère au sein du ministère des Affaires étrangères », affirme un haut cadre de ce département qui évoque « des oreilles indiscrètes qui traînent dans les couloirs et rapportent tout ce qui se dit à un ministre plus friand de ragots et de son image dans la presse que des dossiers urgents ».
D’autre part, Nasser Bourita n’hésite pas à lâcher ses « affidés » pour lyncher tel ou tel cadre un peu récalcitrant à son goût. D’ailleurs, un texte d’origine «inconnue» circule ces jours-ci contre Ali Lazrak, qui vient d’être nommé par Mohammed VI ambassadeur en Turquie. Le secrétaire général sortant est de l’avis de tous est un homme qualifié et intègre mais à qui Bourita préfère Abdelilah El Housni, nommé en 2013 ambassadeur en Thaïlande, le temps de faire oublier les casseroles qu’il traînait quand il était directeur des Ressources Humaines.