L’ex-colonel adjoint du général défunt Smaïn Lammari fait à nouveau parler de lui. Mohamed Samraoui aurait adressé dernièrement au président Abdelaziz Bouteflika un rapport évoquant l’existence d’un organisme secret
rattaché au Département Renseignement et Sécurité (DRS) qui serait responsable de nombreux assassinats politiques et de tentatives de déstabilisation du régime durant les années 90.
Ce qui est intéressant dans cette affaire, ce ne sont certes pas les révélations de Samraoui, puisqu’il les a déjà livrées en détail à une chaîne de télévision arabe (août 2001), mais c’est surtout la réaction en premier chef du président Bouteflika et ensuite de l’Etat-major du DRS et à sa tête le puissant général major, Mohamed « Tewfik »Médiène. Si au DRS on fait le sourd-muet, à la présidence, Bouteflika aurait exprimé, selon certains membres de son entourage, un intérêt particulier pour le témoignage de Samraoui.
Dans son rapport, l’ancien gradé du DRS -également champion d’échecs qui vit depuis 1992 en exil en Allemagne- raconte que se sont les puissants généraux qui étaient les cerveaux de ce bras armé secret qui serait doté d’une force de frappe considérable et d’une autonomie sans équivalent. Ses agents agissaient sous couvert de l’anonymat ce qui leur permettait d’échapper à tout contrôle, y compris celui du ministère de la défense dont la structure ne figurait pas dans son organigramme.
L’ex-colonel Samraoui, alias Habib, affirme avoir lui-même échappé à deux reprises à cette organisation secrète, alors qu’il était en Algérie et qu’il occupait encore le poste de directeur central des investigations au DRS. Il se dit prêt à témoigner preuves à l’appui, devant le tribunal pénal international (TPI).
Le rapport accompagné d’une liste nominative des agents exécuteurs qui auraient officié dans cette structure, a été transmis à la présidence par l’intermédiaire d’un officier retraité du DRS.
En contrepartie Mohamed Samraoui espère décrocher une amnistie présidentielle, même si son éventuel retour au bled est plein de risques. Ses ex-collègues sont aux aguets!
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