Le clan du président Abdelaziz Bouteflika jetterait l’éponge selon des sources proches de la Présidence algérienne. lors d’une réunion qui s’est tenue au début du mois de décembre, entre l’influent « Monsieur frère », Saïd Bouteflika, le secrétaire particulier Mohamed Reguab et le général Ahmed Gaïd-Salah, la décision aurait été prise d’abandonner définitivement l’idée d’un quatrième mandat, et ce après avoir « sécurisé l’avenir du clan ».
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Depuis Juillet, la garde rapprochée le sait, car les médecins français étaient catégoriques, Abdelaziz Bouteflika ne peut être opérationnel qu’à 15 ou 20 % de ses capacités antérieures. « Ses heures de lucidité ne dépassent pas 4 heures par jour dans les meilleurs des cas », affirme un proche du clan. Les hommes du président ont donc su très tôt qu’il n’avait aucune chance de rempiler, ne serait-ce que parce qu’il était incapable de mener la campagne présidentielle.
Pour le clan présidentiel, qui a accumulé beaucoup de privilèges en 15 ans, il fallait faire durer l’illusion d’un quatrième mandat afin de préparer un plan B qui consistait à se positionner « en faiseur de roi». La première salve a été tirée contre trois généraux du DRS qui étaient connus pour leur hostilité à « Boutef ». Le général Mohamed Mediene « Tewfik », quant à lui, a été ménagé bien qu’il ait été en grande partie démonétisé. «C’est le général Ahmed Gaïd-Salah, plutôt niais, mais un véritable assoiffé d’argent qui a hérité des prérogatives opérationnels de la SM », révèle un ancien colonel du DRS. C’est le duo Saïd Bouteflika et Mohamed Reguab qui a mis en œuvre cette politique de « désactivation » d’un Mohamed Mediène fatigué et peu désireux d’en découdre. « Le patron du Département Renseignement et Sécurité fait aujourd’hui comme tout le monde en Algérie. Il veut sauver les meubles. Protéger sa famille et son réseau sans trop s’impliquer », explique un diplomate européen en poste à Alger.
Exit donc le quatrième mandat pour « Boutef ». Cependant, cela ne veut pas dire pour autant que les clans du pouvoir se sont accordés sur le nom d’un successeur. La particularité de la situation actuelle en Algérie, c’est qu’il n’y a pas de candidat adoubé du régime. Si le premier ministre en exercice Abdemalek Sellal a les faveurs de Saïd Bouteflika et de quelques généraux, Ali Benflis n’est pas en reste. L’ex chef du gouvernement a pu en l’espace de quelques semaines disposer d’assez de fonds pour pouvoir envisager une campagne électorale digne de ce nom. De plus il aurait les faveurs des généraux Zeroual -ancien chef de l’Etat- et Betchine -ancien patron de la Sécurité militaire- qui se seraient réconciliés avec le général Khaled Nezzar. Le trio verrait d’un bon œil l’arrivée à la tête de l’Etat d’Ali Benflis. Une manière de tourner définitivement la page d’Abdelaziz Bouteflika.[onlypaid]