« L’on n’a jamais vu un politicien se faire autant de tort que Salaheddine Mezouar au cours de ces trois derniers mois ». Les propos ne sont pas d’un concurrent, [onlypaid]
mais d’un membre influent du RNI qui comptait, jusqu’il ya peu, parmi les supporters acharnés du ministre des Finances. Toujours d’après cet observateur averti de la chose politique, le président du RNI aurait changé d’attitude ces derniers temps, serait devenu hautain et cassant, atteint du syndrome bien connu des alpinistes, les « vapeurs des hautes sphères ». Pressenti depuis plus d’une année pour occuper le poste de premier ministre, Salaheddine Mezouar, celui qui fut selon la formule consacrée « le meilleur d’entre nous », ne serait désormais plus en situation de prétendre au poste, et ce, quelle que soit la configuration politique sortie des urnes lors des prochaines législatives. Arrogant et particulièrement mal conseillé selon ses détracteurs, le politicien autrefois prometteur se serait rapidement changé en « Gaston Lagaffe », accumulant les bévues alors que le Royaume traversait des moments cruciaux. D’après des sources bien informées à Rabat, c’est le jour où il décide de réunir un congrès extraordinaire du RNI juste après le discours royal du 9 mars, qui sonne le glas de ses ambitions. La décision de tenir un congrès extraordinaire est alors jugée précipité par les autres chefs de partis,et risque de provoquer des réactions en chaîne. Dans un contexte où la protestation était forte dans la rue et où les jeunes du Mouvement du 20 février jouissaient encore d’une certaine sympathie, le risque de voir les formations politiques s’enfoncer dans des luttes intestines et d’être chahutées par leurs bases était alors très important. L’idée du congrès extraordinaire est alors renvoyée sine die surtout que Mezouar lui-même, risquait de se voir reprocher la manière peu orthodoxe dont il s’est emparé du parti, aggravée par le fait que plusieurs cadors du RNI menacent de faire scission. Autre décision polémique prise par Mezouar ces dernières semaines : son intention de céder 7% des actions détenues par l’Etat dans Maroc Telecom a suscité une levée de boucliers sans précédent dans la classe politique et au sein des économistes. « Aberration économique », « scandale budgétaire », « manœuvre politique » sont les termes qui sont le plus revenus au sujet de cette cession. La pression sur Mezouar à ce sujet serait telle, qu’il envisagerait, depuis peu, d’abandonner purement et simplement le projet. Fragilisé psychologiquement depuis qu’il a été accueilli « fraîchement » le mois dernier par les militants RNI à Casablanca -sous un déluge de bouteilles d’eau…pleines- les observateurs se demandent si Mezouar pourra tenir ou s’il devra laisser la place au numéro 2 du parti, l’homme d’affaires et actuel ministre de l’agriculture Aziz Akhannouch. En tout cas, ce qui est certain, c’est que « Salah » vient de rallonger la liste des « ex-futur premier ministrable ». [/onlypaid]
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