Le Giga-festival de Rabat «Mawazine» (Environ dix millions d’euros de budget par édition, une centaine d’artistes cette année), orchestré par Mohamed Mounir Majidi, chef du secrétariat particulier de Mohammed VI, ne ferait pas que des heureux.
Du côté de la présidence algérienne, certains conseillers du président murmurent qu’Abdelaziz Bouteflika a failli s’étouffer de rage en voyant la sublime cantatrice libanaise Majda Erroumi -dont il est fan- se pavaner en direct à la télévision publique marocaine drapée du drapeau chérifien tout en rendant un vibrant hommage à Mohammed VI. Le président algérien n’a pu contenir sa colère quand il a pris connaissance de la brochette d’artistes qui allaient se produire cette année dans la capitale marocaine. Les Julio Iglesias, Sting, Elton John et autres chanteurs du même acabit font le déplacement dans la capitale chérifienne sans rechigner, alors que les autorités algériennes peinent à faire venir des stars, du fait des restrictions des compagnies d’assurance internationales, qui jugent le pays trop dangereux et refusent de délivrer des polices aux artistes.
Déjà l’année dernière, l’hommage particulier rendu par Mohammed VI à la diva d’origine algérienne, Warda -qui a chanté elle aussi un drapeau marocain à la main- avait grandement irrité le pouvoir algérien. Le foisonnement des festivals au Maroc et le nombre impressionnant de stars qui visitent le pays sont considérés par le président algérien- qui voit de la politique partout- comme d’authentiques instruments « diplomatiques » déployés par le Maroc.
Pendant ce temps, à Rabat, la jet set r’bati et les milieux diplomatiques font la course pour figurer dans la liste des invités qui chaque soir sont présents aux agapes organisées par les sponsors de Mawazine. Ainsi, le groupe Addoha a donné une soirée en hommage à Elton John, alors que le groupe Saham a associé son nom à la star britannique Sting et Attijari Wafabank au crooner espagnol Julio Iglesias.