Les efforts de l’armée mauritanienne ont fini par porter leurs fruits. Deux des auteurs des attentats avortés contre des cibles à Nouakchott ont fini par cracher le morceau. Les deux terroristes, un Mauritanien et un Bissau-Guinéen, membres d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), ont révélé sur les écrans de la télévision nationale, un peu plus de détails sur les attentats à l’explosif qu’ils devaient perpétré avec l’aide d’autres terroristes, contre le ministère de la défense et l’ambassade de France à Nouakchott .
Ils ont été capturés samedi dernier, à la suite d’une course poursuite de deux jours, du côté du fleuve du Sénégal. Dans ses aveux, le Mauritanien Saleck Ould Cheikh Mohamedou, 27 ans, qui a évolué dans les rangs de la « Kitiba des Moulethemines » (enturbannés) d’Aqmi au nord du Mali, a révélé les noms ses sept complices, cinq Mauritaniens, un Algérien et le Bissau-Guinéen, venus en Mauritanie à bord de 3 voitures. Il s’agit, outre le Bissau-guinéen Youcef Galissa, alias Abou Jaavar (29ans), de Zoubeir, Saad, Abderrahmane, Zakariya, Maaouiya et Abou Jendel. Après quatre mois de préparatifs des attentats, les trois véhicules se sont ébranlées du Mont Agharghar au nord du Mali et ont traversé le sud mauritanien, au niveau de Selibaby, avant d’arriver à leur destination finale, Nouakchott. Un premier véhicule qui avait à son bord une malle métallique contenant 1,5 tonne d’explosifs, a ajouté Saleck, était destiné à faire exploser le siège du ministère de la défense et la direction de la police voisine, alors que le second visait l’ambassade de France en Mauritanie.
Chaque passager des trois voitures avait sur lui une kalachnikov, 4 chargeurs, en plus de moyens de communication, ainsi qu’un appareil GPS.
Les véhicules transportaient aussi des bidons d’essence pour les besoins des longues distances parcourues dans la totale discrétion.
Selon Saleck, les membres de la colonne s’étaient fixé rendez-vous à 10 km de Nouakchott, où le dernier plan d’attaque des objectifs devait être donné, après le partage des rôles pour mener les attentats.
Le premier acte à faire dans cette attaque, a-t-il précisé, était d’abord, de faire exploser à l’aide de grenades, le portail de la chancellerie pour libérer le passage à la voiture piégée stationnée non loin, et qui devait s’exploser dans l’enceinte de l’Ambassade.
A la fin de leurs témoignages, Saleck et Youcef Galissa se sont dits heureux de l’échec de l’opération, appelant leurs compatriotes présents dans les camps d’Aqmi au nord du Mali, à renoncer à cette idéologie et à rejoindre leur patrie. Selon nos informateurs à Nouakchott, les deux terroristes repentis ont fait d’autres révélations sur les bases d’Aqmi au nord du Mali et ont fourni lors de leur interrogatoire des éléments d’informations sur les cinq otages français actuellement retenus par la nébuleuse terroriste.