L’affaire de l’expulsion par le Maroc de plusieurs missionnaires pour prosélytisme, refait parler d’elle. Le congressman Frank Wolf envisage de tenir, le 17 juin prochain.
Plus d’une quarantaine d’évangélistes, parmi lesquels de nombreux américains, ont fait les frais de cette décision, que le membre du congrès US considère comme étant «sévère».
Frank Wolf a affirmé qu’il a eu des contacts avec des responsables américains et marocains pour parvenir à une solution satisfaisante de cette affaire. Mais, affirme-t-il, le «gouvernement marocain ne semble pas prêt au compromis Wolf aurait même demandé à la Maison Blanche et au Département d’Etat de soulever la question avec les autorités marocaines. Mais c’était compter sans l’avis très écouté outre-Atlantique, des responsables évangélistes américains eux-mêmes. Car une délégation de hauts responsables de l’église évangéliste qui s’est rendue la semaine dernière au Maroc, a montré qu’elle ne l’entendait pas de cette oreille.
A l’issue de sa visite dans le Royaume chérifien, la délégation comprenant 5 révérends a demandé à Frank Wolf de reporter cette audition. Il est «trop tôt de tenir des auditions, parce qu’il faut davantage de temps pour examiner les faits et accorder à cette question l’attention qu’elle mérite», a expliqué Dr David Anderson, révérend de Floride et porte-parole de cette délégation.
Le traitement en public de cette affaire pourrait faire « plus de mal que de bien » à la résolution de cette question, a estimé le révérend Dr David Anderson. Il vaudrait mieux poursuivre une discussion sereine avec les autorités marocaines pour « comprendre les circonstances complexes qui ont entouré cette affaire ».
D’ailleurs, a relevé le révérend Dr David Anderson, les expulsions n’ont pas concerné que des chrétiens. Il y a « au moins autant de musulmans que de non-musulmans» concernés.
Toujours selon la délégation de révérends américains, le gouvernement marocain a adressé une invitation aux membres du congrès et aux dirigeants évangélistes pour venir discuter de la question au Maroc.Bien que le Maroc soit reconnu pour sa tolérance et la liberté de culte qu’il garantit aux étrangers, plusieurs chrétiens avaient exprimé leur préoccupation pour ce qu’ils avaient estimé être une attitude de fermeté des autorités marocaines contre les chrétiens.
Nombre d’évangélistes expulsés s’occupaient, depuis 10 ans, d’un orphelinat dans un village de l’Atlas. Les autorités marocaines les accusent d’avoir influencé les enfants dont ils s’occupaient, pour tenter de les convertir au christianisme. Une accusation que les concernés rejettent pourtant vigoureusement.