Le Parti authenticité et modernité (PAM, majorité) avait-il vraiment besoin d’instaurer une direction collégiale pour remplacer l’ancien secrétaire général Abdellatif Ouahbi, également ministre de la Justice?
Des sources internes apportent de précieux éclaircissements. Premièrement, de grandes pressions ont été exercées sur Abdellatif Ouahbi pour le pousser à la porte alors que les statuts lui permettent un deuxième mandat. Ces pressions ont été surtout le fait de Samir Koudar, président du comité préparatoire du congrès national qui se termine aujourd’hui à Bouznika, et de Salaheddine Aboulghali, député-maire de Médiouna et membre de la direction sortante.
Le principal message véhiculé par les deux dirigeants est que la page de Abdellatif Ouahbi doit être tournée et on insinue même qu’il y est pour beaucoup dans la crise que traverse le parti après l’éclatement de l’affaire du célèbre trafiquant de drogues, alias «Le Malien».
Par la suite, le même duo n’a pas arrêté de répéter à gauche et à droite que la ministre Fatima-Zahra El Mansouri était la femme de la situation. La maire de Marrakech a cependant évité de se présenter au poste de secrétaire général du PAM et on débouche sur un scénario assez inédit: une direction collégiale comprenant Mehdi Bensaid et Salaheddine Aboulghali, mais qui est présidée par Fatima-Zahra El Mansouri.
Autrement dit, sans avoir le titre de secrétaire général, Fatima-Zahra El Mansouri devient de fait le numéro 1 du PAM.
«Actuellement, on fuit comme la peste les responsabilités au sein du parti en attendant que la tempête passe», affirme un cadre du parti en allusion à l’affaire du «Malien» qui ajoute que la formation du Tracteur craint la convocation et l’arrestation d’autres membres influents du parti comme ce fut le cas pour Saïd Naciri et Abdenbi Bioui et ce malgré les propos des PAMistes qui affirment que les anciennes directions n’étaient pas au courant des trafics de leurs députés et dirigeants.