Des sources bien informées à Rabat ont confirmé à « Maghreb-intelligence » que le souverain chérifien Mohammed VI aurait bien appelé depuis Paris son chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, pour l’assurer de son soutien et de sa « totale confiance ». [onlypaid] Si Mohammed VI n’a pas voulu prendre publiquement position dans le conflit qui oppose l’Istiqlal au PJD et au PPS -ses partenaires au sein du gouvernement-, il semblerait qu’il ait privilégié la stabilité et la continuité. Les scénarios d’une restructuration-remaniement du gouvernement ou la création d’un gouvernement d’union nationale se trouvent aujourd’hui écartés. D’ailleurs, les faucons de l’Istiqlal qui poussaient ces derniers jours au retrait de leur parti du gouvernement et multipliaient les sorties médiatiques violentes contre Benkirane ont tous mis de « l’eau dans leur jus d’orange ». Bizarremment, pour les lieutenants de Hamid Chabat, Benkirane n’est plus « la pire des plaies », mais un partenaire contre lequel ils n’ont désormais plus autant de griefs. Ils se disent même prêts à rester au gouvernement si son chef leur concède quelques « petits gains ». A ce propos, le mémorandum que l’Istiqlal devrait remettre au souverain alaouite dès son retour de son séjour parisien n’est pas encore tout à fait prêt. D’après nos sources, la première mouture qui tendait à la rupture totale a été édulcorée et serait devenue moins vindicative, proposant notamment de revoir le fonctionnement du gouvernement, mais sans s’attaquer aux ministres personnellement.
D’un autre côté, et après la sortie complètement « ratée» du président du RNI, Salahedine Mezouar, lors d’une rencontre avec les journalistes au siège de la MAP, pendant laquelle il a demandé à Benkirane de lui céder sa place, ce sont les seconds couteaux du RNI qui ont pris le relais dans la presse. Un signe du malaise que vit ce parti habitué aux lambris du pouvoir et qui peine à s’affirmer dans l’opposition. Plusieurs cadors du RNI seraient ainsi prêts à se débarrasser de Salaheddine Mezouar jugé « radioactif » afin de rejoindre le gouvernement de Benkirane qui se serait entre temps allégé de «l’ inconfortable » allié Istiqlalien. Une perspective qui , bien que peu probable, pourrait se réaliser après le mois de ramadan, peu propice aux soubresauts politiques. Entre-temps, le chef du gouvernement et ses ministres continuent d’afficher une sérénité à toute épreuve. El Houcine El Ouardi, ministre de la Santé qui est dans la ligne de mire de l’Istiqlal, vient de remplacer d’un seul coup cinq des principaux directeurs de son département, alors que Aziz Rabbah, ministre de l’Equipement a fait la Une du quotidien casablancais « l’Economiste » -peu suspect de sympathies islamistes- pour annoncer un ambitieux et « impressionnant » plan d’infrastructures pour les… 30 prochaines années. [onlypaid]