Quand Ennam Mayara, président de la Chambre des Conseillers décroche son téléphone pour répondre à l’appel de son patron Nizar Baraka, secrétaire général de l’Istiqlal, il sait qu’il doit faire profil bas et baisser la tête devant la tempête que ses intempestives déclarations sur Ceuta et Melillia ont déclenchée.
Alors, le patron du sénat écoute religieusement les remontrances de son secrétaire général qui lui reproche « son écart », lui demande de faire une déclaration à la presse en lui dictant les éléments de langage qu’il doit utiliser. C’est dans les colonnes du quotidien Al Akhbar que Enaam Mayara tente une maladroite explication en niant ses précédentes déclarations sur « la libération de Ceuta et Melilla » de l’occupation espagnole.
Le laborieux rétropédalage du président de la Chambre des Conseillers n’arrive ni à satisfaire le Palais royal ni à calmer les Espagnols. « Un service a minima qui renseigne sur le manque d’envergure politique et de savoir-faire diplomatique de celui qui est sensé être un des hauts commis du royaume », explique un cacique du parti nationaliste.
C’est que selon le site casablancais goud.ma, « la sortie de route » d’Ennam Mayara a suscité une grosse colère au sein du Palais royal. L’Espagne et le Maroc filent une parfaite lune de miel depuis des mois grâce aux efforts consentis de part et d’autre et à la bonne entente entre Mohammed VI et Pedro Sanchez.
C’est donc Nizar Baraka qui, en leader unique de l’Istiqlal, décide de jouer lui-même au pompier afin d’éteindre le feu allumé par les déclarations « puériles » d’Enaam Mayara.
L’héritier d’Allal El Fassi a tenu à rappeler, lors d’une rencontre avec les militants de son parti, la convergence des positions de l’Istiqlal à l’égard de l’Espagne avec celles du Palais royal. Un rappel qui sonne comme une fin de partie pour la carrière politique d’Enaam Mayara.