Le mercredi 18 janvier 2012 restera longtemps gravé dans la mémoire du président du conseil espagnol, le conservateur Mariano Rajoy. Conspué dans les rues de Casablanca il y a tout juste quatorze mois, le leader du PP a trouvé un accueil plus que « chaleureux » à Rabat à qui il a réservé son premier voyage en tant que chef de l’exécutif. [onlypaid]
La visite qui n’a duré en tout et pour tout que 7 heures a été entamée sous les meilleurs auspices. Mariano Rajoy, qui fut l’homme de confiance et le ministre de l’Intérieur d’un José Maria Aznar, unanimement haï au Maroc n’a pas tari d’éloges lors de son arrivée à Rabat sur l’expérience démocratique marocaine qu’il a dit vouloir « appuyer fermement ». Accompagné d’une cinquantaine de journalistes et d’une petite délégation officielle d’une dizaine de personnes dont Jorgé Moragas, son puissant directeur de cabinet, le président du Conseil espagnol a pu faire fondre la montagne de glace qui refroidissait depuis des années les relations entre le Partido Popular et le royaume chérifien.
En effet, depuis que le petit Falcon des forces armées de l’air espagnoles a atterri à l’aéroport de Rabat-Salé, Rajoy a fait l’objet de tous les égards ; D’après des sources espagnoles, la rencontre avec le roi en présence du ministre des Affaires étrangères marocains Saaeddine El Othmani s’est passée dans un climat très détendu. C’était la première fois que Mohammed VI rencontre Mariano Rajoy. « C’était plus une rencontre pour se connaître que pour discuter de dossiers chauds », a expliqué un diplomate espagnol. Lors du déjeuner qui a été donné à son honneur, le chef du gouvernement espagnol a pu s’entretenir avec l’hispanophone ministre délégué aux Affaires étrangères marocain, Youssef Amrani, avec le conseiller royal André Azoulay ainsi qu’avec le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhennouch qui a été le premier à quitter le palais des réceptions au bord d’une rutilante Lexus S 500 flambant neuve et qui contrastait avec la vieillotte Honda Accord que Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication a hérité de son prédécesseur.
A l’occasion de cette visite, Mariano Rajoy vient de signifier clairement que le Maroc va demeurer un partenaire stratégique pour l’Espagne. Au début, certains conseillers du chef du gouvernement espagnol et son ministre des Affaires étrangères, José Manuel García-Margallo ont conseillé au chef de l’exécutif d’effectuer sa première visite à l’étranger à Bruxelles ou à Berlin. Rajoy a préféré ne pas suivre cet avis et faire comme ses prédécesseurs en consacrant sa première sortie hors des frontières du royaume d’Espagne à son voisin du Sud. [/onlypaid]