Avant que l’avion de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton ne quitte le tarmac de l’aéroport d’Alger, les dirigeants algériens avaient déjà rappelé à l’ordre leurs obligés du mouvement Ansar Eddine qui contrôle le Nord du Mali conjointement avec les groupes d’Al Qaïda. [onlypaid]
Alors que les Algériens s’étaient montrés intraitables contre une intervention occidentale dans l’Azawad afin d’y déloger les islamistes radicaux qui y occupent les principales villes, ils ont en même temps fait pression sur Ansar Eddine pour aller à la table de négociation. D’après un diplomate français en poste à Bamako, l’Algérie a réussi un coup de maître en piégeant Paris et Washington. « Alger savait que son feu vert à une intervention militaire durable et efficace était impossible au Nord du Mali. Alger savait également qu’elle ne pouvait pas rester sans cesse sourde aux appels de Washington. En obligeant ses affidés d’Ansar Eddine à se rendre à Alger et Ouagadougou pour montrer un visage conciliant et lâcher Al Qaïda, les Algériens gagnent sur tous les plans », reconnaît un tantinet amer notre diplomate. Depuis le début du conflit, les rapports des services occidentaux attirent l’attention sur les relations trop ambiguës entre l’Algérie et Ansar Eddine. « Le Nord du Mali, c’est pratiquement l’Algérie. C’est son espace vital. Ni Washington ni Paris, qui connaissent les relations qu’entretient Iyad Ag Ghali avec certains dirigeants algériens, ne peuvent mettre l’Algérie dans l’embarras. Tout le monde joue à une partie de Poker menteur dont tout le monde sortirait gagnant », affirme notre source à Bamako.[/onlypaid]
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