Sur le dossier libyen, Alger vient de voir asséner un coup dur par l’Union Africaine. Alors qu’aux Français et aux Américains-qui les pressaient de reconnaître le CNT libyen- les dirigeants algériens rétorquaient qu’ils s’en tiennent à la légalité africaine, cet argument ne peut désormais plus être avançé.[onlypaid]
Mardi dernier, le président de l’UA, l’équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, prend tout le monde de court en informant le président Sud-africain, Jacob Zuma, que si l’organisation africaine ne reconnaissait t pas le CNT comme le représentant unique et légitime du peuple libyen, il allait le faire en tant que président de la Guinée Equatoriale. Ceci aurait créé beaucoup de confusion. Jacob Zuma a dès lors proposé que les services de la présidence sud-africaine publient eux-mêmes le communiqué par lequel l’UA reconnaissait désormais le Conseil National de Transition. Cette péripétie a fait une victime collatérale, le régime d’Alger qui ne veut pas entendre parler de l’équipe de Moustapha Abdeljalil. L’Algérie se trouve donc piégée, puisque ses alliés africains l’ont lâchée sur un dossier qu’elle estimait primordial. « En annonçant la reconnaissance du CNT, l’Afrique du Sud a fait un bébé dans le dos de l’Algérie. Cette dernière a toujours voulu avoir la haute main sur ce dossier au sein de l’Union Africaine, en raison des intérêts géostratégiques », affirme un cadre de l’UA à Addis-Abeba. Mais, sous la pression internationale et la position « courageuse » d’Obiang Nguema, Jacob Zuma a faussé compagnie à Abdelaziz Bouteflika, même s’il l’a appelé quelques heures avant que le communiqué ne sorte pour l’informer de son contenu. Jusque-là Alger a toujours refusé de reconnaître le CNT et aucune réaction officielle n’est tombée pour le moment à propos du communiqué de l’UA.[/onlypaid]