Par Mohamed Foulahi
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Si les relations entre le chef du gouvernement Saâd Eddine El Othmani et le patron du RNI Aziz Akhannouch sont plutôt cordiales, il n’en n’est pas toujours de même entre les députés islamistes et les ministres du RNI. Les passes d’armes entre les deux clans sont en effet fréquentes au parlement, en commissions ou lors des séances plénières, les fines lames du PJD ne ratant jamais une occasion de tailler des croupières aux ministres Rnistes. Une situation pour le moins compliquée pour les hommes d’Aziz Akhnnouch en l’absence de parlementaires aguerris et capables d’en découdre. Ce qui oblige les ministres à ferrailler seuls, s’exposant ainsi aux remarques parfois désobligeantes des élus islamistes. Les relations entre les deux parties n’étaient déjà pas au beau fixe lors de la dernière législature, elles se sont largement détériorées lorsque Abdelilah Benkirane n’a pas été en mesure, pendant plus de six mois, de constituer son gouvernement, rendant Aziz Akhannouch responsable du blocage. La qualité des relations entre les deux hommes en souffre aujourd’hui encore. Pour preuve, à la veille de la tenue du congrès du RNI en mai dernier, son président avait tenu à appeler personnellement le secrétaire général du PJD pour lui lancer une invitation, que Benkirane aurait poliment mais fermement déclinée. Akhannouch soupçonne depuis l’ancien chef du gouvernement de piloter en sous-main les attaques des députés islamistes à l’encontre de ses ministres. Des escarmouches qui pourraient se transformer en guerre de tranchées, prenant la majorité gouvernementale en otage.