Contrairement aux apparences, le mouvement islamiste le plus puissant du Maroc serait en train de changer à une vitesse grand V depuis la mort de son Morshid en décembre dernier. [onlypaid]
Après la nomination de la nouvelle direction, Al Adl Wal Ihssane a radicalement changé de fonctionnement. Le domaine de la prédication et de l’éducation est désormais du ressort de Mohamed Abbadi, le nouveau secrétaire général du mouvement, alors que les affaires politiques sont exclusivement l’apanage du cercle politique et du secrétaire général adjoint, Fathallah Arsalane. Ce dernier a tenu à marquer son territoire en se livrant à deux interviews éminemment politiques, accordés à un support local -Akhbar Al Yaoum- et à un autre international -Al Quds Al Arabi. Fathallah Arsalane a envoyé plusieurs messages à l’Etat en insistant, entre les lignes, sur la légitimité pour Al Adl Wal Ihssane de disposer de son propre parti politique. Même si dans la forme l’ancien porte-parole du mouvement se voulait intransigeant, plusieurs connaisseurs de l’homme estiment que celui-ci, à travers un discours tout en nuances, se dit prêt à des négociations avec l’Etat. D’après les observateurs, Fathallah Arsalane, en critiquant le gouvernement Benkirane, soulage l’Etat en rappelant que le PJD n’a pas le monopole de la représentation de l’Islam politique dans le royaume. Il faut dire que lors de ses deux sorties médiatiques, le dirigeant adliste a tenu à éviter soigneusement de s’attaquer frontalement au Makhzen et à la monarchie, contrairement aux déclarations tonitruantes, il y a quelques années, de Nadia Yassine, aujourd’hui en perte de vitesse. En même temps, le mouvement a décidé de se désolidariser officiellement des appels « très radicaux » à manifester lancés sur la toile pour le 13 janvier prochain. Al Adl Wal Ihssane serait-il en train d’ouvrir suffisamment la porte ? Seul le Makhzen peu en juger. [/onlypaid]
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